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6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Brézillon, Président du Syndicat Français des Directeurs de Cinémas; Jules Demaria, Président de la Chambre Syndicale Française; Léon Gaumont, viceprésident ; Gance, metteur en scène; Charles Pathé, Président d'honneur de la Chambre Syndicale, furent ainsi nommés membres de la Commission par arrêté en date du 17 octobre 1919, et acceptèrent ce mandat, en dépit de tous les avertissements qui leur furent prodigués.
Ces Messieurs doivent avoir une influence prépondérante au Comité d'examen et de contrôle des films. Pourraient-ils nous dire s'ils ont été avisés par le mimistère de la mesure qu'il comptait prendre contre Li-Hang le Cruel et L'Homme du Large et s'ils ont avalisé leur interdiction ?
Ne nous égarons donc pas en vaines protestations.
Chaque fois que la Censure prendra une décision contraire à la prospérité de notre industrie nationale, souvenons-nous que son Comité compte dans son sein les personnalités qui devraient être les mieux qualifiées pour prendre sa défense.
Dans ces conditions, quelle attitude peut-on avoir quand on proteste contre des abus de ce genre. On nous répond invariablement, en nous remettant la liste des censeurs dans laquelle se détachent en lettres flamboyantes les noms que nous venons de citer.
La Chambre Syndicale, le Syndicat Français des Directeurs et le Syndicat des Grands Cinémas Parisiens, qu’on le veuille ou non, sont frappés d’impuissance par le seul fait de l'impuissance de leurs présidents. Reste à savoir si ces trois organisations ont été consultées et ont admis leur émasculation? C'est la question qu’il convient de poser aujourd’hui.
Pour être forts, sachons d’abord être libres. Evitons surtout de nous faire représenter par des hommes qui recherchent avant tout les faveurs du pouvoir et qui se placent ainsi à sa discrétion.
N'est-ce pas l'Etat qui est notre pire ennemi ? Après la Censure, il imagine les taxes sous lesquelles nous agonisons; après les taxes, il invente un raffinement ‘nouveau et tente d'imposer le service médical obligatoire dans les salles de cinéma. Demain, il trou
vera autre chose. Du moment qu'il a réussi à atteler à son char tous les dirigeants de nos organisations pro” fessionnelles, que peut-il craindre? Et cependant toutes ces organisations ont été créées pour représenter dignement notre corporation et en défendre les intérêts vitaux
En résumé, nous sommes absolument désarmés. Si
“ er 22 . nous voulons cesser de l’être, demandons à MM. Benoît
Lévy, Brézillon, Demaria, Gance, Gaumont et Pathé de nous donner une preuve de solidarité en envoyant leur démission au Comité de censure et prenons tous ensemble des positions de combat.
Charles LE FRAPER.
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UN ORDRE DU JOUR
La Société des auteurs de films nous communi” que l’ordre du jour suivant qu’elle vient de voter :
Paris, le 21 décembre 1920
L'assemblée générale des Auteurs de Films, atl cours de sa réunion annuelle, le 17 Décembre dernier, a décidé à l'unanimité de protester publi quement contre les mesures prises sur deux films français «L'homme du Large» et « Li-Hang le cruel»: Ces deux œuvres ont été brusquement interdites sans que les auteurs aient été préalæblement avisés et avec une brutalité d'exécution telle que certain* établissements, mis ainsi dans l'impossibilité de compléter leurs programmes, ont dû fermer leur portes. ,
Ces deux films ont été depuis rendus au marche cinématographique après corrections faites par les auteurs.
En conséquence, alors même que ces mesures eussent été justifiées, il est apparu & l'assemblée qu'il était facile, avant de frapper d'interdiction ces deux films. d'inviter les auteurs & faire les corrections exigées, sans arrêter la marche normale de ces films. ;
Préoccupée des conséquences redoutables qu peuvent résulter de telles mesures, l'assemblée 4 décidé de se réunir, en assemblée extraordinaire dans la première quinzaine de Janvier, afin d'étus dier les moyens de préserver dorénavant les Auteurs et les Editeurs d'une interdiction sponta” née, dont le visa de la Censure même ne les met pus à l'abri.
Le Président,
C. pE MORLHON.