Le Courrier Cinématographique (Mar 1921)

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11° Année N° 13 1% Le Numéro : 1 fr. 50: par poste: L îr. LE RRNE Rite 00: D.0 D 0: 0:00. € 0 D: 0 0 000 0-00 0/00 EU à. ® IDHEC o 26 Mars 19 Le Courrier TNaËssedehese CINÉMATOGRAPHIQUE spores geter ee ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS. SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT FUGITIVES IMAGES... (Par Henri RAINALDY) Les paysages que nos yeux voient défiler à travers les glaces d’un wagon, pendant que le train court sur les rails, nous procurent des impressions plus ou moins profondes, selon notre degré d'émotivité. De même les images qui passent sur l'écran cinématographique. Mais, dans l’un comme dans l’autre cas, ces impressions ne sauraient être durables si aucune sensation complémentaire n’est venue les fixer dans notre mémoire. Nous pouvons être ‘‘remués ” par une vision rapide; mais évanouie la vision, l'émotion s'éteint. La rapidité, la fugacité expliquent l'infériorité — tout au moins apparente — du cinéma, par rapport aux autres arts. La poésie se grave facilement dans la mémoire ; on peut aisément évoquer en imagination l'ensemble et le détail d’une peinture admirée : il n'est pas besoin d'aller au Louvre pour revoir La Joconde ; quelques notes de musique fredonnées nous permettent de reconstituer successivement par la pensée les plus belles scènes de Carmen ou de Louise. Mais, rétablir même approximativement dans notre esprit le scénario d'un des plus récents films, cela devient à peu près impossible. Seule, l’image cinématographique a trop de fugacité pour être mmémonique et, un art qui ne donne que des sensations fugitives ne saurait constituer un art complet. Pour que la cinématographie s'élève jusqu'aux sommets où domine la Beauté qui enthousiasme les foules, il semble indispensable de lui adjoindre un complément, de l’unir à un autre art, comme dans l’opéra-comique la musique s’allie à la poésie pour soutenir ses défaillances. Machines parlantes, procédés scientifiques au moyen desquels la voix humaine conjuguée avec la musique serait reproduite plus ou moins agréablement ? — Ce n’est pas d’approximations qu'il s’agit. Les tentatives faites dans ce sens n’ont donné et ne donneront jamais que décevants résultats. Mais il y a, ou plutôt il y aura bientôt le drame-lyrique, l’opérette, l’opéra-comique cinématographiques, exécutés selon un scénario-livret et une partition spécialement écrits pour l’action filmée; — des chanteurs interpréteront le poème musical. Oui, je sais : de maladroites et timides tentatives ont été faites déjà. Nous connaissons les chansons filmées ; nous avons vu et entendu à la Salle Marivaux et au Gaumont-Palace des chants et des adaptations musicales juxtaposées avec un film; mais tout cela reste primitif, décousu, incomplet, insuffisant, à côté. Imaginez plutôt un “ scénario-hivret”” écrit par un auteur ayant ‘la vision cinématographique ” et réalisé, en collaboration avec un metteur en scène de talent et un musicien comme Nouguès, Laparra, Claude Terrasse ou Goublier, (selon la nature de l'action). « La production » d’une œuvre de cette nature