Le Courrier Cinématographique (May 1921)

e Année N°20 Le Numéro : 1 fr. 50: par poste : 1 fr. 65 0‘ Ü 00 0 O0 0 0 C0 00 00 € © 0 0 00 UE CINÉMATOGRAPHIQUE 14 Mai 1921 ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI us RAPTACHIENT POLITIQUE DE DÉFAITISTES (Par Charles Le FRAPER) momo Depuis que nous menons la campagne contre les taxes, nous avons réuni de nombreux alliés. Près de cent cinquante parlementaires ont adhéré au Groupe de défense du Cinéma formé, à la Chambre, en prévision de la discussion du projet Bokanowski. La commission des finances a approuvé. le rapport de M. Pierre Rameil, favorable à la proposition de loi tendant à modifier les taxes sur les représentations cinématographiques. Tout fait donc présager que la Chambre écoutera avec intérêt et bienveillance les parlementaires qui exposeront nos doléances et, qu'elle nous donnera le maximum de satisfactions. Ceci étant acquis, est-il de bonne guerre de se perdre en lamentations superflues et d'imprimer, à tout propos, que le cinéma est à l’agonie. N'est-ce pas là un moyen d'action maladroit plus redoudable que le mal dont nous désirons nous guérir ? Qui aurait pris à tâche de discréditer l’industrie du film n'agirait pas autrement et n’atteindrait pas plus sûrement son objectif. Je ne comprends pas que les gens qui sont à la tête du mouvement, et qui ont mandat de représenter les Directeurs de Cinémas et de défendre leurs intérêts, agissent avec autant de légèreté, dans un seul but de surenchère. électorale, déclarent en réunion publique et impriment tout ce qu'on peut lire de déprimant dans leur Bulletin officiel. Pour qu’une industrie soit puissante il faut, ne l’oublions jamais, que les capitaux y affluent. N'est-ce pas tarir leur source que de proclamer, urbi et orbi, sa faillite prochaine. Tous les pontifes du Cinéma qui osent signer de leur nom semblables déclarations sont plus coupables que les taxes qu'ils ont la prétention de combattre. Ils soutiennent les Directeurs à la manière dont une corde soutient un pendu... Ils s’étonneront ensuite de constater que toutes les transactions sont arrêtées. Quelle naïveté ! Comment vendre une exploitation, si-elle est à la veille de la faillite ? Comment fonder une Société, si tout ce qui touche au Cinéma'est frappé de stérilité >? Où trouver des capitaux nouveaux, si on jette la panique dans les milieux financiers ? Cette politique de défaitistes n’a pas d'excuse. L’industrie du film, certes! comme bien d’autres industries nationales, traverse une crise extrêmement grave, mais elle n’est pas dans la situation lamentablement désespérée que l’on s’efforce de dépeindre. contre le traitement Nous Aro surtout d'exception qu ’on nous fait subir sans raison et qui nous met en état d'infériorité commerciale Nous demandons à être traité sur un pied d'égalité avec le théâtre et à ne pas être considérés comme des profiteurs de la guerre. : En somme, après la politique du bluff qui nous a signalés à l'attention du Parlement et des Municipalités, nous versons aujourd'hui dans la politique du défaitisme.