Le Courrier Cinématographique (May 1921)

56 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Son énergique défense, aussi impérative qu'inattendue, sauve, cette fois encore, Christiane Billings. Dans le 2° épisode : le Match de boxe, Jack, pour obtenir 200 dollars qui lui sont nécessaires pour rejoindre Christiane partie à Chicago avec sa famille, accepte de se mesurer avec un boxeur réputé. A la troisième reprise, le professionnel est mis hors de combat. Les différentes phases de ce match rappellent la rencontre Dempsey-Breman qui eut lieu, il y à quelques mois, à New-York. 3e épisode : l’Attaque du rapide nous permet de juger du sang-froid et de l'adresse de Jack sans Peur. Dans le 4e épisode, intitulé Les Deux Roses, Christiane est la captive du chef d’une bande de pillards, et Jack en voulant la sauver est lui-même prisonnier. Deux roses ont été fixées, l’une près de la main de Jack, l’autre sur ses vêtements à la place du cœur. Si Christiane refuse d’appartenir à celui qui l’a faite prisonnière, Jack mourra. Et pour lui montrer l'adresse de l’homme chargé d'exécuter la sentence, un couteau vient traverser le cœur de la rose posée près de la main de Jack. Un subterfuge de Christiane sauvera celui dont le dévouement lui est si nécessaire ! ! , L'amour a de ces ruses... L’intrigue est nouée avec habileté; l’action très mouvementée est souvent émouvante, toujours intéressante. On à évité avec soin tout ce qui pouvait donner à cette présentation une allure trop «exhibition »; on y a réussi, ce qui ne dut pas être chose facile, vu la qualité du protagoniste de Jack sans Peur. Jack Dempsey a fait, sur l'écran, une excellente impression et nous avons, comme il convenait, rendu hommage à ses qualités de force, d'endurance et d’agilité. eve CINÉMATOGRAPHES HARRY. — Il est presque inutile de rappeler le succès obténu par les présentations Harry. Le public très fidèle qui les suit régulièrement n’en est-il pas la meilleure preuve ? Une comédie dramatique intitulée Paternité, interprétée par le célèbre dramaturge américain Lionel Belmore et la petite Madge Evans, nous à, cette fois, été présentée. Veuf et père d’une charmante fillette, le célèbre chirurgien Jameson, profondément attristé par la perte de sa femme qu’il adoraït, cherche à oublier sa douleur en s’absorbant complètement dans ses travaux de perfectionnement de l'opération de la trépanation, et néglige quelque peu sa petite Madge dont le cœur aimant à soif de tendresses paternelles et surtout maternelles qui lui manquent depuis la mort de sa douce et bonne petite maman. Dans une humble mansarde de la ville, demeure un simple ouvrier, Dréan, dans le cœur duquel brüle la divine flamme de l’amour paternel. Le petit Tony, son fils, seul être cher qui lui reste, et pour lequel il donnerait sa propre vie, est atteint d'une grave maladie. Une voisine, venue pour prendre de ses nouvelles, conseille au père de conduire immédiatement le cher petit à l'hôpital pour lui faire donner les soins qui ne peuvent lui être prodigués dans la pauvre demeure. Le malheureux père que le mot « hôpital » effraie instinctivement se décide enfin à cette dure séparation quelques jours après, mais il est trop tard! Opéré dans des conditions défavorables, l’enfant meurt. Dans sa douleur aveugle, en apprenant lé décès de son fils, le pauvre père qui attendait le résultat de l’opération, saute à la gorge du chirurgien et veut l’étrangler. 11 en serait ainsi, si plusieurs internes ne venaient arracher leur maitre des mains de son agresseur. Dans la lutte, le docteur Jameson s’est fortement luxé le genou, ce qui l'oblige à passer une semaine chez lui. & Pendant ce temps, le docteur a compris combien la compagnie de sa fille est une chose adorable. La petite Madge, de son côté, se prend d’affectueuse reconnaissance pour la doctoresse Jane Gray qui a soigné son père et lui assure qu'elle l’aime beaucoup pour sa ressemblance avec sa mère. Une nuit que, fou de douleur, Dréan erre comme une âme en peine dans le pare attenant à la propriété du chirurgien Jameson. Madge, dans un accès de somnanbulisme, voit Jane Gray sous les traits de sa mère, qui lui demande de la suivre au pays des fées. L'enfant, croyant suivre le fantôme de celle qui n’est plus, se dirige vers les bords d’un étang et s’y noierait infailliblement si Dréan, qui l'a vue, ne la sauvait. Le crédule etsuperstitieux bonhomme, croyant que,touché de sa peine, le ciel lui fait don de cette charmante fillette, s’en retourne en son logis, le cœur plein de joie, et couche Madge dans le lit du petit Tony. à Le lendemaïn matin, pendant que Dréan est parti lui chercher des friandises pour son déjeuner, Madge, ayant revêtu les vêtements de l'enfant défunt, s'enfuit de la mansarde par les toits. Dans sa précipitation, l'enfant tombe dans la rue et se fracture le crâne. Transportée à la clinique de son père, qui depuis le matin Ja fait rechercher, la fillette subit l'opération du trépan, habilement réalisée par la doctoresse Jane Gray. Dréan, à son retour chez lui, n’a pas retrouvé Madge, et les renseignements recueillis l’ont conduit jusqu’à la clinique, dans le couloir qui mène à la salle d'opérations. UNIQUE j THE 600 pl., Galerie, Scène, Logement3 p. Long bail, petit loyer. — Bénéfices prouvés : 40,000 francs. — Prix: 75.000 francs, dont 40.000 comptant. 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