Le Courrier Cinématographique (Jun 1921)

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6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Vous avez vainement cherché Orazi dans la foule qui applaudissait la présentation de l’Ailantide; ce grand modeste travaillait ailleurs. Mais, cette fois, violence lui est faite et, malgré lui, de loin, il a dû entendre les bravos et les exclamations admiratives qui ont salué la part prise par lui dans cette réalisation magnifique. PUR On a adressé, en même temps que beaucoup d'éloges légitimes, certaines critiques fort injustes à Mme Stacia Napie:kowska. On a dit qu'elle n’était pas la femme du rôle. On prétendait que certaine danseuse russe devenue tragédienné nous aurait donné une Antinéa d’une plus souple ligne; or, cette danseuse-là aurait été précieuse, poseuse, obscure; elle aurait fait de l'héroïne une insupportable maigrichonne à prétentions esthétiques. Grâce à Mme Napierkowska, admirablement belle et expressive, le drame devient clair, logique, intense; nous ressentons l’attirance presque animale qu’Antinéa exerce, attirancé qui, pour être vraisemblable à l'écran, ne peut être que sexuelle, et même assez brutalement sexuelle. Quelle netteté de pensée dans les premiers plans! Et dans le jeu, rien que des gestes et des regards d’une parfaire précision expressive, choisis avec un art supérieur, ceux qui auraient été inutiles ayant été éliminés. Le personnage, si redoutable à tenir, est vivant, compréhensible, superbe. Je n'y vois à regretter qu'en une ou deux scènes, certains artifices de toilette qui font penser à Gaby Deslys… _ Sauf ce détail, qui n’est pas sans importance, Mme Napierkowska nous a rarement offert aussi belle émotion... Faut-il signaler les quelques points faibles de ce beau film. Oui, et ce sera encore un signe d'admiration, car l'enthousiasme béat ne compte point. Des réserves doivent être faites sur le ! découpage ", sur le maniement de l’appareil et sur la photographie des personnages. Le découpage n'est certainement pas très adroit. La première partie se traîne, lente, obscure, encombrée de rappels inutiles et de sous-titres plus inutiles encore ; après les mille premiers mètres, l'intérêt paraissait purement documentaire et le succès compromis. Tout cela par manque de science du récit. Que voulez-vous! le découpage, ce style d'un film, est considéré dans nos studios comme une besogne simple, facile, quasi mé auel Le directeur d’une grande compagnie s étonnait candidement de se voir demander fort cher pour le découpage d’un scénario qu'il venait d'accepter en synopsis, présque aussi cher que pour le scénario luimême! Il semblait ignorer qu’un scénario bien découpé, tel qu'il doit être sur l'écran, est à demi réalisé. Les découpages américains ne sont que rarement artistes ! mais ils sont très étudiés, détaillés, minutieux, et c'est à cela que sont dûs la cohésion, le mouvement, la juste mesure des films d'outre-Atlantique. Là-bas, la ! mise au point " des scénarios est confiée à de grands écrivains connaissant à merveille l’art de conter et que l’on a décidés, à prix d'or, à se spécialiser dans le récit d'écran! En ce qui concerne la prise de vue, l’Atlantide n’est pas toujours d’une technique récente dans les scènes " jouées !. Sauf en certains beaux passages, l'appareil était placé très loin et ensuite rapproché pour quelques premiers plans à intercaler ensuite. Méthode d'il y a quinze ans, qui ne permet pas de bien suivre le jeu, les personnages s’y trouvant trop réduits. Méthode que, d’ailleurs, M. Jacques Feyder n'a pas suivie constamment puisque, par exemple, la scène de la mort de Morhange, si émouvante, et qui lui fait grand honneur, est d’une technique beaucoup plus moderne. Là, on distingue enfin ce magnifique acteur et athlète qu’est M. Angelo dont la plastique, mieux vue, aurait expliqué utilement la fougue d’Antinéa. Les plein-air sont presque toujours admirables dans leur ensemble, mais on y distingue mal les figures des personnages. Elles restent noires. Et comme les vêtements des personnages sont souvent pareils, il en résulte des confusions ou tout au moins des indécisions qui nuisent à l'effet dramatique. Je sais les difficultés anormales que présentait la prise de vue sous ce climat. Il était malaisé d’avoir en même temps et l'ambiance dévorée de soleil et les figures. Pourtant, à l’aide d'écrans spéciaux et de miroirs, ne pouvait-on faire un