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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 3
Démonstration Cinématographique
(Suite)
Nous atons publié la semaine dernière, dans le compte rendu de cette manifestation, quelques extraits des allocutions phonocinématographiques d’un certain nombre de parlementaires. Grâce à l’amabilité de M. Léon Gaumont, nous poutons aujourd’hui donner à nos lecteurs le texte in exténso de ces allocutions commentées par M. Louis Forest. Ainsi, notre compte rendu sera complet.
Film parlant de M. Bokanowski Député de la Seine
Ce n’est pas, Messieurs, malgré l'apparence, une réunion frivole.
Vous allez entendre plusieurs de nos collègues; l'un dira avec son autorité de grand universitaire “ quelle révolution le cinéma peut accomplir dans l'enseignement ». L'autre « quel puissant instrument de propagande, quelle force de perSuasion est l’image vivante.
On vous exposera comment le paysan attiré par le mirage des villes tentaculaires peut être retenu à Ja terre nourricière par les scènes animées de l'écran, Ma tâche est simple, elle se bornera à expliquer pourquoi, ami du cinéma, convaincu qu'il renferme d’inépuisables ressources éducatives et artistiques, nous sommes réunis aujourd’hui.
C'est qu'il y a urgence, c'est qu’il est grand temps de donner à une industrie française en péril Un appui effectif.
L'édition française qui alimentait il y a peu d'années Les écrans du monde entier succombe sous des charges écrasantes : films américains, films italiens, films allemands prennent sa place et c’est un Peu partout la France qui recule, l’idée française qui s’efface, le goût français qui démisSionne.
Or, il dépend pour une très large part du législateur que l'édition française reprenne la première Place que la guerre lui a fait perdre.
N'est-elle pas admirablement préparée pour Dr vaincre, si elle ne fléchissait pas sous Fe a ; une fiscalité dont nous n'avions peutalle ae AC ane les incidents. Ne mettraitAE Victorieusement en ligne les plus savants iniciens, les comédiens les plus éminents,
es monuments et les sites les plus émouvants. ie ae me souvenir même ce soir, que nos sq Fe . des abimes aussi dangereux que bide ha ravés inlassablement par les intré-boys et les locomotives fantômes des
films exotiques sous lesquels nous sommes submergés.
Si l'édition française reprenait son essor, si elle arrivait comme l'industrie américaine du film, qui est maintenant la quatrième aux EtatsUnis par l'importance, à devenir l'une des premières de ce pays et à exporter dans tout l’univers ses produits, ne voyez-vous pas que nos finances, que notre change y trouveraient largement leur compte.
Produire et exporter, c'est pour la France à l'heure où nous sommes la voie du salut. Or, par toutes les qualités naturelles de son sort, par les supériorités séculairement acquises de ses savants, de ses penseurs et de ses artistes, la France est ct restera avant tout productrice d'idées et de formes exportatrices de goût et de beauté. Langage universel considéré et aimé de centaines de millions d'hommes de toutes races et de toutes latitudes.
Le film, grâce à notre effort, doit porter haut et loin le renom et la fortune de la France.
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M. Louis Forest répond en se tournant vers l'écran :
Monsieur le Député,
Au nom de la C. T.ÏI., nous vous remercions. Mais l'Administration des Contributions Indirectes va vous répondre : Les taxes sur les cinémas rapportent 30, 40 millions, 50, 60, que sais-je ? Si vous me les enlevez, qu'est-ce que nous allons devenir ? Le budget est en péril...
C'est là une obsceurité profonde. En face de ces millions à un chapitre du budget, il faut mettre ce qu'ils coûtent à inscrire à un autre. On vous montre toujours des additions TOn ne vous montrejamais, en face, les soustractions. Or, pour le cinéma, ce qu'une administration fiscale gagne est perdu par une autre.
L'industrie du Cinéma Français est bloquée. Je me souviens d’un figurant de cinéma qui, n'ayant pas de travail, m'a demandé quelques sous dans la