Le Courrier Cinématographique (Jul 1921)

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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 9 près au maximum. J1 a enlevé la recette au fur et à mesure qu’elle rentrait. Songez que nous avions un conférencier qui,pendant deux heures detemps, expliquait l'astronomie 1 Pour cela on nous a fait Payer l'impôt maximum du monde. Il n’y à pas en France d'impôts sur les maisons publiques, mais la taxe cinématographique impose l'impôt maxiMmUM aux instructeurs publics. Ainsi ce grand effort a été brisé par le fisc. Nous avions l'intention, avec les bénéfices de ce premier film, de réaliser une vaste géométrie pour montrer combien cette science, froide et angulaire enseignée dans les livres, estune immense poésie. Nous avions réalisé de cette façon un véritable ensei8nement socratique au cinéma. Une telle géométrie eut coûté deux ou trois cent mille francs. Le Percepteur ne veut pas qu’on enseigne la géométrie. Il est venu se mettre en travers. Nous avons dû y renoncer. Quant à notre film astronomique, ayant, avec un succès immense réalisé une perte, il eut été Catastrophique tout à fait si l'étranger n’était pas venu à notre secours. La Belgique l’a acheté, la Suisse aussi et la Hollande, et l'Egypte. On le demande aujourd’hui au Siam. Quand j'ai raconté à un étranger qu’on nous faisait payer, pour une tentative qui partout ailleurs dans le monde était subventionnée, l'impôt maxiMUM imaginable, cet étranger a dit : Pauvre F lance let il s'est mis à pleurer. _Ces taxes sont d'autant moins compréhensibles qu'on a fait, dans la loi, des avantages InOuÏs pour d'autres spectacles qui ne peuvent tout de même pas lutter d'intérêt public avec le Cinéma d'enseignement. Les cafés concerts payent beaucoup moins que notre conférence cinématoSraphique sur l'astronomie. On a avantagé aussi considérablement les séances d'hypnotisme dans les Cafés, Si je voulais faire tordre la salle de rire Je n'aurais qu’à lire cette loi. Ce qu'il faut savoir aussi, c'est qu'il n’y a pas d'autres moyens de lutter contre le mauvais cihéma que de laisser s'éteindre le bon. Lorsque le Peuple aura été éduqué par le cinéma il ne voudra Plus de spectacles bas. L'éducation par le cinéma €st la meilleure politique possible et imaginable. Mais Permettez-moi maintenant de passer la Parole à M. Rameil. Film Parlant de M. Pierre Rameil Député des Pyrénées-Orientales Le Cinèm | ; à peut et doit contribuer à vulgariser €S métiers artistiques. Ne croyez-vous pas, par exemple, qu'un film qui apprendrait à distinguer les styles des diverses époques n’intéresserait pas les fervents de l'écran ? Et si ce film, après avoir montré les merveilles d’ébénisterie des Boulle, des Riesener, des Jacob, étudiait la technique des grands métiers d'art, ne croyez-vous pas que, non seulement les spectateurs seraient satisfaits de cette démonstration, mais encore que nous pourrions, dans une certaine mesure, atténuer la crise de l'apprentissage en éveillant chez les jeunes gens, avec l'orgueil du beau métier, des vocations qui s'ignorent. 3 Un grand rôle social peut aussi être dévolu au Cinéma par des exemples meubliers bien choisis, On pourrait donner à tous 1e goût de l'habitation claire, du foyer simplement mais joliment décoré, de ce foyer qui forme l'enfant, de ce foyer qui doit garder l’homme. Et enfin, quel beau cours d'histoire de l'art ne pourrait-on pas ouvrir devant les innombrables spectateurs que le cinéma réunit tous les jours. Tel de nos éminents critiques pourrait être chargé de commenter l’art d’une époque, de montrer les peintres du xvin siècle, 1à où ils se formèrent, de les évoquer parmi leurs contemporains, expliquant ainsi leur génie par leurs origines et le milieu où ils vécurent. Oui, complétant le livre, le cinéma peut ressusciter toutes les époques. Souvenons-nous des vifs émois de notre enfance lorsqu'un illustrateur du livre d'histoire ou de voyages avait représenté les personnages qui nous passionnaient dans le décor tel que nous l’imaginions. Eh bien, le cinéma peut aller beaucoup plus loin: il animera l'image, il présentera les êtres et les choses dans l’atmosphère et la couleur même de leur temps. De timides essais ont déjà été tentés pour diftérentes utilisations artistiques. Ils ont obtenu le plus france succès. Amplifions notre effort par le cinéma, pour que notre vieille réputation de peuple d'artistes continue à se maintenir dans le monde. * K Réponse de M. Louis Forest : L'opinion de M. Rameil est, à mon sens, très exacte. L'Enseignement des Beaux Arts doit se faire par le Cinéma. Songez que par le dessin animé, on peut montrer une voûte romane s'élançant peu à peu vers le ciel pour former la courbe ogivale... Une fois qu'un enfant a vu les leçons ainsi présentées, il les sait pour l'éternité. Déjà, grâce toujours à l'initiative privée, et d’abord sans la moindresubvention,un professeur de dessin de la ville de Paris, M. Bruneau, a fait dessiner des sujets pris au film ralenti. Le film