Le Courrier Cinématographique (Jul 1921)

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10 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE ultra-ralenti est encore une invention française, c'est un Ingérfieur, M. Labrelly, dela Maison Pathé, trop peu connu, qui a construit les premiers et délicats appareils nécessaires à la décomposition lente du mouvement. M. Bruneau fait passer et repasser les films au ralenti, les élèves prennent ainsi des. croquis d'après le mouvement, c'est-à-dire la vie.Les résultats sont véritablement étonnants. Il faut 15 jours pour faire un dessinateur d’un enfant doué. Et, en même temps qu’il projette, par exemple, un athlète en mouvement, M. Bruneau, avec un second appareil, projette le squelette ; si bien que la leçon de * dessin est en même temps une leçon d'anatomie à jamais retenue ! Ah]!sion voulait éduquer les enfants méthodi quement par le cinéma, ils gagneraient trois, quatre ou cinq ans de leur existence, au lieu de se dessécher dans les écoles ! Le cinéma, c’est, sur les bancs de la classe la disparition des camps, de ceux qui ne peuvent pas suivre, et dont la distraction, soixante fois sur cent, provient à mon sens, du fait qu’ils n’ont pas la mémoire de l'oreille, alors qu'ils ont généralement celle de la vueT Film parlant de M. Noblemairce Député des Hautes-Alpes Messieurs, je ne sais plus qui, un parlementaire j'en ai peur, entendait parler un jour des crédits de propagande, ou pour mieux dire, car ce mot de propagande ne vaut rien, des crédits d'expansion française timidement sollicités par l'un des huit gouvernements qui, en six années, n'ont que neuf fois chambardé l'organisation des services officiels chargés d'assurer le rayonnement de la France dans le monde. I1 se déclarait hostile à ces crédits. La France, disait-il avec solennité, étant assez belle fille pour se montrer au monde toute nue. Le pauvre homme, qui n'aurait certes pu en faire autant, ne pensait pas qu'il ne s'agissait pas du costume sous lequel se montreraitla France, mais bien seulement de la montrer. Et alors, un beau matin de 1921,il vote avec sérénité des subventions à une Compagnie de navigation amie du gouvernement de son pays qui, pour seulement montrer, sans plus, dans des ports éloignés, le pavillon français, et vaguement espérer par cette exhibition d'un organe flottant à peu près exactement sur lest, de créer quelques jours futurs un embryon de fonction, coûte au Trésor français de trois à quatre millions à chaque voyage, et puis,quand le soir vient, et avec le soir le budget des Affaires Etrangères, retour du Sénat, notre homme nese tient plus de joie à voir que, sur les pauvres vingt millions des chapitres 30 à 38 de l'expansion française, une assemblée d'hommes vénérables, mais économes au petit bonheur, a sabré près de cinq millions et n’a, en particulier, pas laissé subsister un centime des 840.000 francs destinés, bien modestement, à l'information cinématographique sur la France. Notre législateur se trouve d'assez nombreux semblables, car on ne comptera jamais assez sur l'incompréhension collective, dès qu’onles réunit, de gens, dont, individuellement, l'intelligence ne serait tout de même pas assez miséreuse pour que, au budgèt de 1921, il n’y ait pas un centime destiné à guider ou à aider ces moyens tout puissants d'information ou de documentation qu'est le cinéma. Mais tous nos Agents diplomatiques signalent la fiévreuse propagande cinématographique poursuivie par nos ennemis, les kilomètres de films représentant les arcs de triomphe sous lesquels passent, couverts de fleurs, les soldats du Kaiser avant et après la guerre, les dévastations de 1914 en Prusse orientale, etc.…., ou mieux encore, les films d'histoire de France racontée à la manière boche, les Danton, les Dubarry, les 93 expressément tournés à Berlin. Tous les Français de l'étranger nous demandent, nous supplient, qu'on leur envoie de beaux films français montrant la belle France, la vraie France. Non, Messieurs, pas un sou, pas un film. Je parlais un jour d'économie mortelle. N’en est-ce pas une que celle-là ? Et dites-moi que vous n'avez pas envie d'un peu pendre mon parlementaire de tout à l'heure. L + Réponse de M. Louis Forest: On vient de vous parler de la propagandel C'est un sujet que je connais bien let j'en aurais long à dire 1... Mais je me contenterai de vous dire comment les Allemands ont compris la propagande cinématographique. Pendant la guerre, tandis que nous, nous cessions de travailler pour laisser la maîtrise du cinéma aux Américains moins occupés, les Allemands constituaient des Sociétés et achetaienttous les écrans de l'Europe Centrale. Ils constituaient des sociétés au capital de 40.000.000 de marks, où de 35.000.000 de marks, et il s'agissait de bons marks à plein cours. L'Etat, la Banque d'Etat, la Deutsche Bank, s'y intéressaient, Krupp, métallurgistes s’y associaient pour des sommes énormes: