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Îl: Année N° 37
CINÉMATOGRAPHIQUE
ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE
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L'ASSASSINATOGRAPHE
par Paul FÉVAL fils
Pour la plus grande joie des journalistes hypocondriaques et à court de copie, le film, reptile de création umaine, a succédé au grand serpent de mer qui fit l’épouvante de nos aïeux. Périodiquement et chaque fois qu’un nouveau crime se commet, la sacrée congrégation des spleenétiques filmoclastes lance son sinistre cri de sirène malade :
& C’est la faute au cinéma! »
La stupidité de cet anathème devrait ne pas avoir besoin d’être démontrée. En effet, il faut être imbécile ou cruellement ignorant pour accuser l'enfant d'hier d'inventer tous les méfaits car, à moins de commettre un anachronisme incommensurable, on voudra bien convenir avec moi que Caïn, père du meurtre, sut besogner longtemps avant l'invention des frères Lumière.
— La projection animée n'est-elle pas un enseignement frappant ?
— Certes!
— Une démonstration des moyens et du geste?
— Je n’en disconviens pas. Toutefois, en ce qui concerne le film français, cet exemple, si romanesque soit-il, n’a jamais excédé les limites du bon goût, notre esprit de composition s’adaptant surtout à la mentalité
du grand et honnête public et ne cadrant guère avec la sauvage brutalité des rudes primitifs.
— Pourtant, ne voit-on pas projeter sur nombre d'écrans des films où le baillon, le lasso, le poignard et le browning pullulent ?
— Uninstant! Nous touchons ici à une corde sensible, celle du film étranger. Il a presque partout supplanté notre film national et nous révèle des mœurs pour le moins regrettables. Cette main-mise sur notre industrie créatrice nous la devons, c’est un fait, à l'admirable geste de la France qui, pour sauver le monde, ferma d’un coup toutes ses usines, jeta son or au creuset de la guerre et fit échec à la barbarie en lui sacrifiant 1.500.000 de ses enfants. — Tout recommence, ici-bas.
Souvenez-vous des Croisés? Pour aller en terre sainte, ils engagèrent leurs manoirs, grevèrent leurs domaines. Ceux qui revinrent étaient couverts de gloire, mais dépouillés de leurs biens. Ainsi en fut-il de notre cinéma (invention française, industrie française), il progressa, pendant la dernière tourmente, aux mains des gagistes et des neutres.
Nous eûmes quelques importations spéciales, à grand tralala, où ( le masque-aux-chicots-de-Zan »