Le Courrier Cinématographique (June 1922)

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8 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE L'Enseignement Artistique par le Film ERSSeBp Le Cinéma ne démontre pas seulement la vie en en décomposant les différents mouvements pour les recomposer ensuite, il peut constituer un système d'éducation spécial de la vision, une méthode nouvelle d'enseignement artistique. Telle est la théorie de M. Adrien Bruneau, qui expose en ce moment à l'Ecole Communale, 5, rue Madame, une suite d’esquisses, de dessins, de maquettes, de gravures, inspirées directement par le film à des élèves de différents âges et de différents degrés d'instruction artistique. Les résultats obtenus sont concluants. L'élève dessine de mémoire le mouvement d'un personnage qu’il a rencontré dans la rue ou qu'il a vu à son travail. On sent que l’esquisse ainsi reproduite est guindée, gauche, manque de naturel et de vie. On fait passer devant le même élève un film au ralenti. L'élève dessine ensuite un des personnages dont le type l’a frappé. Il semble alors que malgré l’inexpérience du débutant une vie soudaine anime le dessin. Le mouvement surtout est enregistré avec une vérité troublante. Voici des croquis faits par des enfants de 3 à 5 ans devant les yeux desquels on a déroulé un film sur la mer, les croquis ne sont pas retouchés. Il est curieux de voir combien la personnalité de chaque enfant se manifeste : l’un reproduit la mer sous forme de crochets allongés et stylisés presque, un peu dans les manières des artistes japonais ; l’autre n’a été frappé que par la surface plane ; un autre figure la vague par une masse, très inhabile sans doute, mais d'une originalité et d’une exactitude étonnantes. Les dessins d'élèves d'écoles professionnelles révèlent tous une sobriété intéressante ; le film permet à l'élève de choisir les éléments essentiels nécessaires seulement à la reproduction caracté sn ‘ FOUCHER FILMLOCATION 31, Boulevard Bonne-Nouvelle, PARIS (2°) LOUE LES FILMS DES PREMIÈRES MARQUES AUX MEILLEURES CONDITIONS Programmes forfaitaires avantageux Exclusivités Mondiales : A vendre toujours beau choix de films neuis et d'occasion ÉTABLISSEMENTS AÀ,F.B. 145, Rue de Belleville PARIS (19°) Téléphone : NORD 66.05 Revision, Transformation et Mise au Point d’Appareïls Ciné-matographiques. — Accessoires et Pièces de Rechange. — Iris et Volets spéciaux pour Appareils de Prise de Vues. ristique du paysage ou du type entrevu. Toutes les esquisses exposées témoignent d'une composition intelligente dûe à ce classement auquel la vue de l’image cinématographique oblige l'esprit de l'élève. Le Cinéma active cet esprit, il anime le sens aigu de la composition, il est un excitant continuel de la mémoire comme le dit très justement un des élèves : « Le Cinéma développe le goût et l’aptitude du » croquis rapide en habituant l'œil à regarder, la » mémoire à se souvenir et le crayon à ne pas » hésiter ». Il développe non seulement le sens de l'observation, mais il fortifie aussi la décision, il situe le personnage dans son cadre exact. Voici des maquettes d'affiches inspirées de grands films et d’un choix de lignes, d’une harmonie de couleurs très séduisants. Voici des bois, des paysages de Munch où la composition des plans, la réalisation de l'atmosphère plaisent à l'esprit, en donnant du plaisir aux yeux. La Rue du Chat qui pêche me paraît à cet égard de tout premier ordre. Il ne faut pas oublier que devant l’œil du spectateur, au cinéma, les images passent une à une. Le mouvement n’est dû qu’à l'illusion produite par la persistance de l'impression rétinienne. En réalité le cerveau n’enregistre qu’une suite d’images et un mouvement décomposé. Il est donc normal que l'esprit de l'élève qui suivra un film fasse la sélection entre les éléments utiles et les éléments parasitaires dans la formation du mouvement. De plus, l'écran limite la scène, la circonscrit. M. Adrien Bruneau a donc vu juste. Les croquis exposés prouvent l'excellence de sa théorie. Sachons lui gré d’avoir su rompre avec la routine monotone qui fige l’enseignement artistique et atrophie trop souvent la personnalité de l'élève. Et qu’il nous soit permis, en passant, de remercier M. Léon Moussinac qui fut à travers cette intéressante exposition notre aimable et judicieux çicerone, MARCEL YONNET.