Le Courrier Cinématographique (Jul 1922)

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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE apposer l'affiche suivante sur les murs de Clichy et en face ou à proximité de nos salles. Oui, Mais... LE CASINO VOLTAIRE à 5 minutes d'ici (Clichy) est ouvert. Relour assuré par trams à ses portes. Je vous laisse le soin de juger une telle délicatesse de conscience. C'est ça la solidarité professionnelle ! C'est ça l'esprit de corps ! C’est ca la probité corporative ! Quelle tristesse ! Jean SOLORE. Tout autre commentaire affaiblirait ceux de M. Jean Solore. Voila bien notre faiblesse !.. Nous n’exploitons pas nos Cinémas pour en tirer profit et en vivre, mais pour mettre " knock'out " l'établissement voisin. La majorité des directeurs n’est pas composée de commerçants, mais de " boxeurs ". Îls ne rêvent que plaies et bosses et se mettent tous à la merci du pouvoir qui les écrase, sans aucun risque de les voir jamais s'unir pour élaborer un plan de résistance et l’exécuter. Quelle fichue politique de banqueroute ! Tant que notre corporation ne modiñera pas ses directives, elle restera impuissante et jamais on ne songera à l’exonérer des taxes qu’elle paye en se ruinant, mais qu'elle paiera jusqu’à l’écroulement du dernier établissement. Ah! je sais bien que l’on dit autour de moi : Le fisc étrangle la poule aux œufs d'or. Certes! mais quelle influence cela peut-il avoir sur des parlementaires ignorant tout des affaires du pays et se souciant uniquement de ménager les intérêts de quelques électeurs influents. Il faut de l'argent coûte que coûte à jeter dans le gouffre sans fond du budget: le fisc en prend, par ordre, partout où il en trouve, même si cet argent est le capital d’un commerçant qui ne pourra plus ensuite faire honneur à ses affaires. Et tandis que peu à peu notre industrie s’achemine à la misère, on berce son agonie de paroles d'espoir. Un parlementaire, M. T'aurines, dépose sur le bureau de la Chambre un n°. projet de loi tendant à modifier la taxe. Les organisations du spectacle annoncent, en même temps, qu'elles se réuniront le 6 juillet 1922... pour éludier, on en est encore là, hélas! quand et comment fermeront les établissements dans le cas où les Chambres ne modifieraient pas le régime fiscal sous lequel meurt l’industrie française du Film. Après semblable aspersion d’eau bénite de cour, si nos collègues ne sont pas satisfaits, ils seront bien difficiles. Mais, après tout, on dit toujours qu’un peuple n’a que le Gouvernement qu’il mérite. Notre veulerie s’accommode de celui qui préside actuellement aux destinées du pays. Sommes-nous réellement dignes d’en réclamer un autre? Je ne le crois pas! Pour en avoir la faculté, il faudrait que nous fussions capables de nous entendre. Or, jamais nous ne saurons nous imposer la discipline nécessaire. Le tout petit événement de Clichy est suffisamment éloquent pour nous montrer notre impuissance et empêcher les clairvoyants d’être confiants dans l’avenir. Tant pis pour nous! Sachons au moins reconnaître que nous récoltons ce que nous avons semé. Charles LE FRAPER. D’autres appétits s'associent à ceux du fisc, pour consommer la destruction de notre industrie déjà tellement anémiée. Des financiers à têtes de vampire qui nichent derrière les murailles épaisses de certaine grande banque parisienne, achèvent de vider nos coffres de leurs derniers billets pour emplir les leurs. Il paraît même que le plus somptueux de nos palaces des Grands Boulevards qui s’érige aux environs de l'Opéra-Comique, est sur le point d'être vendu. (ceci est une manière de parler), aux enchères, pour satisfaire leurs exigences insatiables Mais cela ne se fera pas dans l'ombre et le silence propices aux mauvais coups. Les agissements de cette banque constituent un scandale qui a trop duré déjà et auquel il importe de mettre fin. Le Courrier s’y emploiera. M 1