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6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Une Légende à détruire
Le public qui n'est généralement pas informé des questions de spectacle s’imagine facilement que théâtres, music-halls, et cinémas font des affaires d’or. Le luxe de certains palaces, les foules qui s’y pressent, la création ces dernières années de nombreuses salles ont beaucoup contribué à accréditer cette légende. Car ce n’est qu’une légende et rien de plus. Il importe de la détruire.
Il est incontestable que le spectacle a pris de nos jours une grande importance, et que le goût du publie, dans toutes les classes de la Société, s'est porté vers les choses de la scène oude l'écran. -Ceci s’est traduit par un total de recettes qui peut paraître au premier coup d'œil formidable, et-qui peut faire croire aux personnes mal informées à une prospérité, qui n’est malheureusement qu'apparente.
L'annuaire de la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques qui vient de paraître contient des renseignements assez intéressants dont l'ensemble donne une idée de l'importance qu'a pris le théâtre à notre époque.
It publie un rapport de cette Société sur l'exercice allant du 1: mars 1920 au 28 février 1921. Ce document nous apprend qu'il y avait à cette époque à Paris quatre-vingt-dix-huit théâtres et concerts liés par un contrat avec cette Société pour la perception des droits d'auteurs, qu'il y en avait treize à Marseille, huit à Lyon, trois à Dijon, cinq à Toulouse, trois à Brest, neuf à Bordeaux, cinq à Montpellier, six à Saint-Etienne, trois à Grenoble, trois à Reims, neuf à Nancy, sept à Lille, cinq à Tarbes, trois à Versailles, sept à Rouen, six au Havre, six à Avignon, qu'il y en a au moins un dans la moindre ville française. Il y en a dix-sept à Bruxelles, neuf à Anvers, quatre à Verviers, deux à Mons, trois à Namur, deux à Ostende, un à Tournai, deux à Bruges.
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Comment tous ces théâtres vivent-ils ? Quelles recettes réalisent-ils ?
L'Annuaire va nous le dire pour Paris ; pour les départements et pour l'étranger, le montant des droits d'auteurs perçus nous en donnera une idée.
À Paris, les vingt-huit théâtres ont réalisé, ensemble, en un an une recette de 65.988.996 francs. Dans ce total, l'Opéra intervient pour 5.578.000 fr. ; la Comédice-Française pour. 4310.000, l’OpéraComique pour 7.002.000, l'Odéon, le Vaudeville et les Variétés pour plus de 3 millions chacun, le Châtelet pour plus de 5 millions, la Gaîté-Lyrique pour près de 4 millions, Le Théâtre Sarah-Bernhardt, le Théâtre de Paris, les Bouffes-Parisiens, l’'Athénée, la Porte Saint-Martin font environ 2 millions et demi — plus ou moins ; les recettes des autres dépassent généralement le million.
On ne nous dit pas les recettes de soixante-dix petits concerts et music-halls mais on nous dit le montant des droits d'auteurs qu'ils ont acquittés : 3.336.000 francs. En admettant qu’ils paient en
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