Le Courrier Cinématographique (Dec 1922)

6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE domaines et le Cinéma permet de faire tenir, en peu de place et en peu de temps, la représentation des phénomènes trop lents et trop complets pour qu’on puisse les observer directement. … C'est au Cinéma que nous devons la plus grande puissance d'association des idées réalisées par les yeux. Et l’on peut dire du Cinéma ce qu'Esope disait de la langue : « C’est la meilleure et la pire des choses. » Il est évident que si le Cinéma ne Après M. Paul Painlevé, l'ingénieur Alain Marion a illustré la partie consacrée à la Science au service du Cinéma. « Dans les précédentes causeries, dit-il, d’éminents conférenciers et des artistes distinguës vous ont montré le Cinéma sous son jour artistique. Vous avez ainsi pu vous rendre compte de la collaboration |fprécieuse que toute une pléiàde M. PAUL PAINLEVÉ PHOTO BRANGER Membre de l’Institut, Ancien Ministre de l’Instruction Publique Ancien Président du Conseil des Ministres. : doit servir qu’à présenter les images d'un film policier, on aura peut-être à compter des succès populaires, mais l’on aura commis une mauvaise action, tant le rayonnement des images est puissant et pénétrant sur le cerveau des hommes. Je demande donc, avec les Amis du Septième Art, que le Cinéma soit esthétique à tous les points de vue. C'est-à-dire qu’il soit réellement digne d’être un stimulant de l'intelligence et de l'émotion. » d'artistes était venue apporter au Cinéma de façon à justifier pleinement l'appellation de Septième Art que M. Canudo lui a justement dècernée, appellation qui a, depuis lors, traversé les continents et les mers pour devenir universelle. Si, dans son but, le Cinéma est un art susceptible de nous distraire ou de nous émouvoir, de nous procurer, en un mot, des sensations diverses par des moyens artistiques, il est avant tout une science par ses procédés, et chaque étape fran