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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 7
émis par le tout petit groupe parisien du Syndicat, aux directeurs de cinémas de toute la France, qui lisent le Couriier, de nous dire ce qu'ils en pensent et de répondre purement et simplement à la question suivante : Etes-vous partisan du film en épisodes ? L'ensemble des réponses dissipera nos incertitudes et nous donnera toutes directives pour l'avenir.
Ch. LE FRAPER.
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La Curée
Nous avons dit précédemment qu’en France, non seulement dans.le populaire mais bien aussi dans les autres classes, l'opinion s'était établie, étayée par des exemples nombreux et probants, qu'en
matière de Cinéma, la prodigalité était de règle.
Par définition. Notre industrie a, en effet, la réputation de tout payer cher et il est constant de lui accorder un traitement de faveur qui consiste à tripler la valeur de tout ce dont elle a besoin, choses et gens.
Certains ont tout profit à diffuser et à corroborer par leurs actes cette assertion et cet usage et il est admis d’une façon générale que le Cinéma estune vache à lait aux mamelles intarissables créée et mise au monde à la fin unique d'assurer le bien-vivre de ceux qui l’approchent.
Il est de notoriété publique que pour la marche de notre industrie des crédits importants et parfois formidables sont mis à la disposition des réalisateurs, Il est également notoire que la majorité de ceux-ci a la bonne grâce de distribuer à pleines Mains la « manne » à ceux qui les entourent, les servent ou concourent de façon ou d'autre à les maintenir en situation du fait de l'intérêt qu'ils y trouvent.
è Tout aussitôt qu'entre le « Namur » et le « Napolitain » le bruit se répand que X... ou Z... vont entreprendre l'exécution d’une grande « machine » et qu'est colportée la nouvelle qu'une commandite sérieuse et solide pourvoit aux dépenses, c'est, immédiatement, un « rush » vers les officines, les bureaux ou les cafés où ont accoutumé de siéger le réalisateur, ses seconds ou ses familiers. Telle la poussée des prospecteurs vers les placers où se révélait la « poudre jaune ».
Tous ceux qui vivent du film et tous ceux qui entendent que cette industrie leur soit une comPensation à d'autres « manque à gagner » s'emPressent dans l'espoir d’être de la fête et d’avoir
leur part de l'aubaine. Les uns ambitionnent de compter parmi les exécutants, alléchés par la perspective de longues semaines grassement rétribuées, car on sait que X... ou Y..… ont le gros achet facile, il leur en coûte si peu — qu'il entre dans leur publicité de multiplier les échos sur les « ponts d'or»et qu'ils n’ont nul souci de précipiter la besogne, bien au contraire. D’autres se découvrent soudain des aptitudes, administratives ou autres, et sollicitent d’être de « la suite » du réalisateur, ce qui leur vaudra, en dehors de la rémunération normale de petits profits, voire de gros avantages, à côté.
En moins de rien X .. ou Z... se trouvent pourvus de tout un état-major qui se répand par la Ville clamant le los au réalisateur et incitant au respect du Pourvoyeur de pécune. On apprend ainsi que l'on va dépenser des sommes impressionnantes et d'ores et déjà, l’œuvre connaît la gloire de la célébrité de par les frais qu’elle représente.
Comme X... et Z... voient « grand » et que c’est là la marque caractéristique de leur génialité, leurs dépenses sont illimitées et par là se manifeste la certitude du chef-d'œuvre sur lequel les feuilles rétribuées largement émettent de favorables pronostics tout en vantant le savoir-faire des bons clients que sont X... ou Z...
Et les informations se succèdent. On apprend que tel acteur de théâtre qui, sur une scène du Boulevard, répète pendant un mois et à l'œil une pièce qu'il jouera quatre semaines à raison de 80 fr. par jour matinées comprises et avec l’obligation de se fournir trois complets du bon faiseur, a été engagé à raison de 9.000 fr. par mois et pour une durée de quatre mois, tous frais vestimentaires à la charge du film alors même que le rôle qui lui est dévolu dans la bande ne comporte que dix séances échelonnées au long des quatre mois prévus, période qui, souventes fois, est longuement prorogée, voire doublée ainsi que cela s’est vu... Il en coûte cher d'avoir des thuriféraires enthousiastes et il sied de les payer largement. D'autant que si cet or s’en va en fumée, celle-ci, sous la forme odorante de l'éloge hyperbolique, passe en partie sous le nez du réalisateur.
Viennent les déplacements !... C'est alors le fin du fin. Le moindre rôle qui, s’il se déplaçait à son compte userait des « secondes » et descendrait dans des pensions d'artistes, exige le sleeping et d'être hébergé dans des Palaces. Dédaigneux des restaurants à prix fixe dont il se contente d’ordinaire, il entend que sa table soit de premier ordre, abondante et de vins choisis, dès l’instant que