Le Courrier Cinématographique (Mar 1923)

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20 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE : ® Coups de sifflet Le Merle Blanc siffle et persifle /a Roue Encore une catastrophe de chemin de fer C'est « la Roue » film d’Abel Gance M. Abel Gance est un type dans le genre de Georges Stéphenson ; en 1923, il vient de découvrir les chemins de fer! Jusqu'ici, n'est-ce pas, nous ignorions tous qu’il y avait des gares, des rails, des wagons, des locomotives roulant sur des roues, des disques et des postes d’aiguilleurs ; c'est à peine si nous en avions entendu parler. Maintenant, nous le savons. Nous le savons même un peu trop, puisque pendant une heure d'horloge — eh ! que la roue tournait lentement ! on nous a présenté le Manuel du Parfait Employé du P.-L.-M. Si c'est pour parer à une grève éventuelle des cheminots, c'est gagné ! Dès demain, nous pouvons tous nous y mettre. Ah! qu’il est bon de retourner à l’école ! Assis bien sage:, sur nos bancs, nous avons appris qu’il y avait beaucoup de roues dans les trains, beaucoup plus de roues que nous ne pensions, et que ces roues tournaient lentement, puis plus vite. Poussant son génie jusqu'à ses plus extrêmes limites, M. Abel Gance nous les a montrées, ces roues, de face, de profil et de trois quarts ; et puis il nous a montré des wagons, et puis des trains, et encore des locomotives, des locomotives dans lesquelles (croyez-vous que c’est bien trouvé ?) on met de l’eau et des briquettes. Et il a précisé, parce qu'il fallait quand même que nous en fussions avertis : « C’est du Zola !» Et il a remis ça avec une nouvelle paire de roues, dans lesquelles Hugo et Kypling seraient bien étonnés de se voir cités. Et enfin, tenant à nous en mettre plein la SUTTOPARIS COPPERFIELD DAVID L haine Conontnen “Suœuriaux point ne denad" Qné: TRAGÉDIE MODERNE ADAPTÉE ouRÉCIT BIBLIQUE DE SODOME er GOMORRHE UNlon-EGLArR ETSCHBANCAREL vue, il nous a montré un train, un express, roulant en pleine campagne ! C'est inouï de constater l'audace du film français! Mais nous avons vu bien d’autres choses : nous avons vu un mécanicien alcoolique, un autre qui triche au jeu et un troisième qui saute sur une jeune fille. Maintenant, quand vous monterez en wagon, vous serez avertis ! Nous avons vu qu’un mécanicien a le droit d’habiter au milieu des voies une invraisemblable maison d'opéra-comique, avec barrière blanche de concours hippique, avec un puits parce qu’il serait trop facile d'aller au poste d’eau voisin ; nous avons vu un luthier jouer du violon au milieu des sifflets des locomotives, ce qui doit, d’ailleurs, être bien incommode poux trouver le la ; nous avons vu une bougresse de chèvre qui gambade à travers les voies sans se faire écraser ; nous avons vu une charmante enfant faire de la balançoire et des effets de bas de soie, pendant que son père adoptif se rince l’œil à la fenêtre. Nous avons vu enfin un chauffeur enfermé dans la chaudière d’une locomotive et faisant marcher de l’intérieur l'aiguille d'un manométre. Ah ! j'oubliais... nous avons également vu quelques roues. Décidément, non. Ce n’est pas du Zola I! C’est la plus sale blague qu’on nous ait jamais faite! Et on ne me sortira pas de l’idée que c’est encore un coup de Le Trocquer, parce que le film commence par un accident! ANDRÉ DAHL.