Le Courrier Cinématographique (May 1923)

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22 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQU De la situation présente du Trust Australien. Pour avoir une idée exacte de la position présente du Trust australien, c’est-à-dire de sa force et de sa faiblesse, — ce qui est indispensable aux producteurs européens s'ils veulent mettre en action un plan de campagne rationnel pour pénétrer sur le marché australien — il nous faut tenir compte moins de son activité que de ses causes et de ses effets probables. Ainsi, il apparaîtrait dès l’abord que le Trust a consolidé sa position en achetant durant ces derniers mois un plus grand nombre de productions anglaises et continentales qu'il ne l'avait jamais fait. Toutefois.si nous déduisons la cause de ce changement de politique, étant donné l'effet que l’on cherchait, ce faisant, à obtenir — celui ci ne pouvant être que d'aider à détruire l'accusation de boycottage à l'égard des films européens pour favoriser d'autre part les producteurs américains — il nous est alors possible de déterminer que ce changement de politique fut surtout dû à l’état d'esprit contraire du public australien envers les méthodes de sélection de programmes du Trust. Le seul fait que le Trust eut à prendre de telles mesures de précaution indique bien qu’il avaità se défendre contre quelque chose. D’autres faits, d’ailleurs, d'autres actions prises par la Combine donne quelque crédit à l'opinion que cette Combine sent maintenant la menace de l’opposition qui lui est faite. L'achat d'un exportateur anglais envoyé en Australie pour y lancer trois grands films anglais dans des salles opposées aux Cinémas du Trust ; la persécution qu’eut à subir un metteur en scène local qui réussit à éveiller l’attention du Parlement Australien quant à la situation précaire de l'industrie cinématographique australienne et aux méthodes condamnables du Trust pour le tromper ; surtout aussi la formation de nouvelles fusions de maisons ressortissant du Trust, ce sont là autant de faits significatifs qui montrent bien que la Combine est actuellement en face d’une opposition sérieuse dont il lui faut tenir compte, — d'autre part que ceux qui sont à sa tête prennent maintenant leurs mesures pour sauvegarder leurs intérêts quand la crise éclatera. Il n’y a pas longtemps, une nouvelle association fut formée entre Union Theatres Ltd., Australasian Films Ltd., J. C. Williamson’s Films, Electric Théâtres Ltd., The Greater J. D. Williams Amusement Co. Ltd. Spencer’s Pictures Ltd., West’s Pictures Ltd. Amalgamated Pictures Ltd., and The Général Film Co. of Australasia Ltd. Aucune souscription de nouveau capital ne fut annoncée, pas plus qu'aucun détail, excepté que le capital global de la nouvelle association se montait à 3.000.000 liv. st. Mais si nous étudions les chiffres de ces compagnies, avant leur association, nous trouvons que le capital global nominal ne se monte qu'à 1.542.715 liv. st. Ceci veut dire que si cette association déclare un capital ILES LISE ES Combine de 3.000.000 liv. st., sans que de notivel argent ait été souscrit, il doit y avoir inflation at moins, de 2.000.000 liv. st. Point n’est besoin d’être expert en finance pouf comprendre qu’une compagnie qui se voit obligée d'augmenter ainsi son capital de 2.000.000 liv. st., doit sentir son existence sérieusement menacée. Les po” ducteurs européens feraient bien de réfléchir surf cela, eux qui jusque là croyaient la Combine inattaquable. Comment briser le Trust Australien. De toute façon, quelle que soit la situation financière de la Combine, une chose est certaine: elle détient le monopole de la fourniture de programmes et les exploitants australiens doivent s'y soumettre étant donné qu'ils n’ont aucune autre entreprise où 8€ fournir. C’est là que réside le salut pour les producteurs européens s'ils veulent pénétrer quand même en Auf tralie: ils doivent y ouvrir leurs propres bureaux de location. Un tel moyen est de toute évidence trop coûteux pour” être entrepris par quelques maisons particulières: Il pourrait cependant être mené à bonne fin par un groupement. Tout ce qu’il faudrait alors serait l'établissement total de 100 à 150 programmes, et l'oûverture d'un bureau de location à Sydney (pouf l’Australie)et à Wellington (pour la Nouvelle Zelande)Les exploitants sont tellement mécontents de la façon arbitraire avec laquelle ils sont traités par le Trust qu'ils seraient on ne peut plus heureux de traiter avec un bureau européen indépendant. Gela vaudrait-il la peine d’aller à tant de travail et de dépenses ? Les ennuis et dépenses que nécessiteraient une pareille entreprise seraient sans aucun doute justifiés par les résultats qu’on pourrait obtenir, si l’on considérait : 1° Que pendant l’année 1920-1921, le nombre total d'entrées aux cinémas de la Colonie se monta à 68.365.376, et que les recettes brutes pour cette période se montèrent a 550.000 liv.st. Ceci veut dire que chaque habitant visita les « Movies» vingt fois par an. 2° Que lorsque le marché sera ouvert, un plus groë pourcentage des recettes reviendrait aux producteurs qui ne seraient pas alors obligés d'accepter les conditions ridicules du Trust. 3° Que davantage de cinémas seraient construits, et que l'augmentation de 278 °/ sur lé nombre d'entrées de 1917-1918 à 1920-1921 augmenteraïit encore plus. 4° Et que, dans tous les cas, le Trust, de l’aveu même de ses dirigeants, dépense annuellement 250.000 liv: st. qui feraient très bien dans les poches des producteurs européens.