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8 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE
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quand Griffith, venus pour tourner en France, ont vu | nos studios, ils sont repartis. » Cette double opinion se trouve encore consolidée par celle qu’émet l'excellent éditeur qu'est M. Louis Aubert, à qui nul n’osera reprocher de manquer d’audace, opinion brutale certes, mais dont la brutalité ne manque pas «’éloquence : « On nous fait grief, s’écrie M. Aubert, de ne pas | dépenser de l’argent à l’occasion. Mais je dépenserai | ce qu’on voudra, pourvu que j’encaisse. C’est très simple, le cinéma, regardez. Deux tiroirs, l’un pour les | recettes, l’autre pour les dépenses, et cette petite boite Puis, se tournant vers un gros garçon qui le suivait, mystérieuse où sont classées les fiches des films avec | et derrière lequel il referma la porte, il ajouta entre ses ce qu’ils ont coûté et rapporté. Ce ne sont pas toudents : l
Les Contes du ‘“ Courrier ”
Ün Film Fdénique
— Yoline ! Où donc es-tu passée ? Yoline, cria le célèbre peintre Tourka, en pénétrant dans son vaste atelier.
jours les meilleurs qui rapportent le plus. » _— Mon cher Goîtreux, cette gosse est intolérable! La
Et comme il convient de ne pas terminer sur une trouve-t-on de trop ? On ne peut s’en dépoisser ! note pessimiste, rapportons encore cet aveu de M. A-t-on besoin d’elle ? Eïle se cavale ! C’est à dégoûter Aubert de faire du grand art.
« Voyez-vous, le cinéma, c’est un métier passionA l’appel du peintre, une sorte de grand paquet ennant. Quand on a commencé, on ne peut plus s’en développé d’une légère soie bigarrée avait ondulé sur sintéresser. Mais tout n’y est pas aussi facile qu’on le le divan, puis avait repris son immobilité d’honnête croit! Il faut amortir, et pour amortir il faut vendre, ballotin. Moins nerveux que son illustre ami, le nommé et vendre surtout à l’étranger. » Goîtreux s’avança vers le divan et toucha une partie
L'argent! Encore et toujours de l'argent! Décidéarrondie du ballot. ment nous n’en sortirons pas! Alors, comment se fait— C’est doux, c’est chaud ! fit-ii avec conponction. il qu’en notre siècle, qui est celui du triomphe des — Eh ! cordiable ! hurla Tourka, en s’élançant. banques, il ne se soit pas encore fondé une banque Mais c’est le propre pétard de notre môme, cela ! Et
du Cinéma? N’y aurait-il pas là une excellente affaire dans ce moment où le travail urge, elle roupille, couà tenter? chée en chien de fusil, la traîtresse.
Et sur la partie la mieux tendue de l’étoffe, il appliqua une claque sonore: Miracle ! le paauet exécuta une cabriole ri : paq oie en criant — Crotte pour vous deux !.… Cest-y l’heure de -la pose ?
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