Le Courrier Cinématographique (Dec 1923)

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‘ 13° Année N° 51 Le Numéro : 1 fr. 50 ; par poste: 1 fr. 65 22 Décembre 1923 O0: 0: 00/60: 0 "0/0; 0.000007 0:-07 0:00 ,0R Eee Le Courrier seeoteense CINÉMATOGRAPHIQUE coa M ee PP où PE A ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT ABONNEMENTS : FRANCE Un an, : UPRP 1 ÉTRANGER Un an. CM 25 Rédaction et Administration : . 50fr.128, Boulevard Saint-Denis, PARIS. Directeur CH LE FRAPER TELEPHONE : Direction : NORD 56:33 LA COUPABLE Evidemment, la grande coupable est la vie chère. Si notre industrie se débat dans les pires difficultés, c'est uniquement à cause d'elle. Il ne faut pas perdre son temps à rechercher ailleurs Îles causes du mal qui répand actuellement la terreur. C’est à cause d'elle que les transactions sont impossibles, ou à peu près, dans notre industrie où tout s’achète au comptant et se vend à long terme, Mais comment y remédier ? Peut-on réellement demander à un industriel qui paie sa main-d'œuvre à prix d’or et rubis sur l’ongle de faire du tirage à crédit ? ‘Peut-on demander à un « studio », assommé de frais généraux, d'ouvrir un compte courant à ses clients, ou à un marchand de pellicules de faire des fournitures à terme ?...: Le producteur est de ce fait réduit à l'impuissance. Dans le département de la location, en est-il autrement ? Cela ne va pas, paraît-il, et les agences distributrices de films sont, pour la plupart, en situation difficile... Peut-on faire grief à un loueur de traiter, coûte que coûte, et de fournir des programmes au plus bas, alors qu’il arrive sur le marché de Paris, chaque semaine, trois fois plus de films qu'il est matériellement possible d'en absorber ? Neuf fois sur dix ce commerçant travaillera à pérte. Il louera pour louer, et aussi parce qu'il est tenaillé par des nécessités financières immédiates. Il est ainsi prêt à tous les sacrifices pour boucler son budget quotidien, payer son personnel, son loyer, son téléphone, sa lumière et ses frais généraux, strictement indispensables pour tenir ouverte sa maison. Dans ces conditions, comment accepterait-il d'acheter un film autrement que si on lui consent de très longs délais de paiement ? Î Le directeur de cinéma, seul, pourrait travailler normalement. Mais le public est devenu difficile, les exigences du fisc sont ruineuses ; il paie ses films le moindre prix, fail peu de recettes et donne à son fournisseur peu ou point de profit. Logiquement peut-il songer à augmenter ses prix au moment précis où la clientèle s’essaïme, parce qu’elle n’a plus les moyens de s'offrir les joies d’une séance de cinéma, toutes ses ressources étant absorbées par le propriétaire, le boucher, le boulanger et les dépenses indispensables à la vie courante ? Ce serait réellement de bien mauvaise politique. Bref ! nous tournons dans un cercle vicieux dont il n’est pas aisé de sortir, tant que sévira la vie chère qui paralyse toute l’énergie créatrice de l’industrie française. La presse cinématographique subit d’aïlleurs le sort commun. La situation précaire de l’industrie la frappe cruellement. Dès les premiers symptômes de défaillance, les annonces se sont raréfiées, iles recettes sont tombées à des chiffres invraisemblables, mais les dépenses, qui ne sont pas éternellement compressibles, se sont stabilisées. C’est alors que dans l'ordre de vitalité les journaux ont amené Jleur pavillon. Il n’en reste plus guère ‘en ligne autour du Courrier. Ni les ans, ni les blessures n’ont pu amoindrir l'éclat des couleurs de notre journal, ni modérer ses ardeurs. N'empêche qu’en donnant un tour d'horizon, on n’est pas sans s’émouvoir devant le chaos du champ de bataille qui est devenu presque un désert: Mais, que faire ? grand Dieu !.. Tenir, tenir. La victoire appartiendra à celui qui aura le plus de volonté, le plus de persévérance et tiendra le dernier quart d'heure. Charles LE FRAPER.