Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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16 HISTOIRE DU CINEMA d'autant plus furieux que le spectacle de lanterne magique qui commencait n'etait meme pas de bonne qualite... Pourquoi, en effet, les mots projetes tremblotaient-ils ainsi ? Mais, sans laisser au mecontent le temps de repondre a cette question, le titre avait disparu, faisant apparaitre sur l'ecran la porte d'entree d'une usine comme il y en a dans toutes les villes du monde et par cette porte sortaient des femmes, seules ou par groupes, qui se dirigeaient vers les spectateurs comme si ceux-ci les eussent attendues ! Elles marchaient, elles se rapprochaient, grandissaient et on voyait sur leur visage la joie qu'elles eprouvaient a s'echapper de leurs atelieis et a retrouver pour quelques heures leur liberte. Le sourire naissait sur leurs levres, s'y epanouissait... Ah ! l'e'trange, la merveilleuse lanterne magique ! Comme elle donnait l'impression de la vie ! Comme elle recre"ait, comme elle refaisait la vie! Le Parisien, dont la curiosite se trouvait si bellement recompensed et qui avait deja oublie sa deception fugitive se rasseyait, tout scepticisme disparu : Le Cinematographe Lumiere: «le Cinema ! » avait fait sa premiere conquete ! Pour la journee du 28 decembre 1895 le nombre de ces conqu&tes se chiffrait par trente-cinq, car en faisant ses comptes, le soir, la caissiere de l'etablissement constata que sa recette s'elevait a trente-cinq francs ! Trente-cinq francs : trente-cinq spectateurs ! (1) C'etait dans une petite salle — le Salon Indien — situee au sous-sol du Grand Cafe, 14, boulevard des Capucines que s'etait produit ce petit evenement — petit car nul, en cette fin d'annee 1895, ne pouvait imaginer de quelles promesses, de quelles realites etait grosse l'heure qui venait de sonner au cadran de la vie parisienne ! Mais avant de prendre possession de l'ecran installe un peu au hasard et par un jeu favorable de la chance, en plein cceur de la capitale, le Cinematographe Lumiere, pratiquement au point depuis decembre 1894 et dont le brevet avait (1) Le 6 novembre 1935, au cours de la ceremonie offtcielle qui eut lieu dans le grand amphitheatre de la Sorbonne pour celebrer le quarantieme anniversaire de la naissance du Cinema, M. Charles Delac, president de la Chambre Syndicale francaise de la Cinematographie apporta a ses auditeurs cette interessante precision : « La recette de la premiere journde d' exploitation s'eleva a trente-cinq francs. Quatante ans plus tard, pour la seule journee du 6 novembre 1935, la recette des theatres cinematographiques repandus dans le monde peut s'evaluer approximativement a cent vingtcinq millions de francs. Trente-cinq francs le 28 decembre 1895 ! Cent vingtcinq millions le 6 novembre 1935 ! Ces deux chiffres, a eitx seuls, suffisent a "ndiquer le chemin parcouru, en un laps de temps si reduit,par V admirable invention de notre maitre venere, Louis Lumiere ! »