Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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LES PRECURSEURS 25 exploiteurs de la credulite humaine, de presenter en diverses i-alles a la porte desquelles les foules s'ecraiaient, des visions terrifiantes plus ou moins bien truquees qui semblent bien etre le plus frequent emploi de la lanterne magique, a en croire la definition que donne de celle-ci le dictionnaire de Richelet (1790) : « C'est line petite machine d'optique qui fait voir dans l'obscurite, sur une muraille blanche, plusieurs spectres et monstres affreux de sorte que celui qui n'en sait pas le secret croit que cela se fait par un art magique. » Le besoin d'avoir peur est aussi profondement inherent a la nature humaine que la credulite. C'est aussi a des spectacles de ce genre que se consacra, dans les annees 1800, le physicien beige Robertson qui avait apporte a la technique de la lanterne magique de tels perfectionnements qu'aucun de ceux qui assistaient a ses seances n'aurait ete assez mal avise pour faire un rapprochement entre les visions de cauchemar dont il gratiiiait son public et l'enfantine lanterne magique ridiculisee par le fabuliste. Robertson se distingua d'ailleurs de ses predecesseurs, parmi lesquels il ne faut pas oublier de ranger le trop celebre Cagliostro, en ceci qu'il ne cherchait pas a faire croire qu'il disposait d'un pouvoir mysterieux et que le spectacle qu'il dirigeait etait d'ordre surnaturel, mais bien au contraire a prouver que tout ce qu'il faisait etait logique et n'etait que la mise en pratique de principes scientifiques et de procedes rigoureusement etudies et mis au point. Peut-on s'etonner si, dans ces conditions, Robertson est, de tous ceux qui ont pratique la lanterne magique, celui qui, seul entre tous, semble avoir eu le pressentiment du cinematographe et meme d'un procede constituant une des caracteristiques essentielles de l'appareil cinematographique : le grossissement du sujet par deplacement de l'appareil d'enregistrement de l'image ? Naturellement, n'ayant pas d'appareil pour enregistrer les images qu'il proj etait, Robertson n'en pouvait deplacer l'objectif, mais son « Phantascope » donnait l'illusion du rapprochement et de l'eloignement des personnages projetes grace a une variation d'eclairage et surtout au chariot sur lequel il etait monte, ce qui lui permettait de se rapprocher a volonte de l'ecran et par consequent d'agrandir plus ou moins l'image qu'il y projetait. On voit tout ce qu'il y a d'original dans Taction de Robertson, dont on peut dire, sans la moindre exageration, qu'il est un precurseur. Mais si intersssant que soit cet effort, nous sommes encore loin du cinema *,t il ne faudra rien attendre qui annonce vraiment la projection du mouvement jusqu'a la decouverte de la photographie par Niepce et Daguerre. Pourtant, sous pretext e qu'elles ne doivent rien a la photographie, il ne faudrait pas se montrer in juste en vers cette autre variation — et des plus populaires — de la projection des images plus ou moins animees que sont les ombres chinoises.