Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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26 H1STOIRE DU CINEMA Comme leur nom l'indique, les ombres chinoises viennent de Chine ou elles etaient connues des le Moyen Age. Importees en Allemagne au milieu du XVIIIe siecle, elles firent leur apparition en France en 1772 par les soins de Seraphin a qui elles allaient rapidement valoir une grande popularity. Installe pour la premiere fois a Versailles, l'ecran de Seraphin se transporta en 1784 au Palais-Royal qui etait alors le centre de la vie de plaisir de Paris. Les ombres chinoises resterent la de longues annees, faisant Tamusement des chroniqueurs qui disaient d'elles que « produites par diverses combinaisons de lumieres et d'ombres, elles representent au naturel toutes les attitudes de l'homme et executent des danses de corde et de caractere avec une precision etonnante. Des animaux de toutes especes y passent en revue et font tous les mouvements qui leur sont propres sans qu'on apercoive ni fil, ni cordon pour les soutenir et les diriger ». Puis, avec la petite niece du fondateur, elles suivirent le mouvement de la vie parisienne et se transporterent dans le voisinage des grands boulevards. En 1859, le Theatre Seraphin abandonna le genre qui avait fait son succes pour se consacrer aux marionnettes. Les ombres chinoises connurent alors une eclipse, n'ayant plus a leur service que des imitateurs sans originalite, mais dans les quinze dernieres annees du siecle elles reparurent au premier plan de la vie parisienne, sur la petite scene du cabaret du « Chat Noir 0 de Rodolphe Salis, a la vogue duquel elles contribuerent pour une bonne part grace a Caran d'Ache, a Henry Riviere et a quelques autres et leur vogue dura jusqu'au lendemain de l'exposition de 1900. Mais a cette epoque le cinema s'etait deja impose et aucune concurrence n'etait possible entre lui et les ombres chinoises. Celles-ci, d'ailleurs, ne devaient pas leur succes a une reproduction realiste de la vie animee mais bien plutot a une interessante stylisation de cette vie fixee dans des lignes et des formes heureusement choisies, et le mouvement n'y intervenait qu'exceptionnellement. La lanterne magique — ou plutot la « lanterne de projection)), pour lui donner son nom moderne — etait l'instrument qui allait permettre a Timage animee d'entrer en contact avec le public, surtout a partir du moment ou Telectricite, rempla^ant le gaz, le petrole, 1'huile, la chandelle, fournit a cet appareil une source lumineuse plus genereuse, plus reguliere, plus sure. Mais le probleme de Tenregistrement de Timage animee capable de fournir a cet appareil l'aliment dont il avait besoin, restait a resoudre.