Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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54 HISTOIRE DU CINEMA programme que celui de sa fantaisie, sans autre controle que celui de son gout, Georges Melies ne se considerait pas autrement que comme un bon artisan qui s'acquitte le mieux possible de sa tache — « le cinema est interessant, aimait-il a declarer, parce qu'il est avant tout un metier manuel » — et qui ne croit pas avoir a jouer un r61e dans l'histoire de son art ou de son metier, et il n'e*tait naturellement pas enclin a accepter une association ou plus simplement des apports financiers dont, sans etre un persecute, il pouvait craindre que son independance n'eut t6t ou tard a souffrir. II le montra bien le jour ou il repoussa le concours qu'un constructeur d'appareils electriques, M. Grivolas, vint lui offrir, mettant tout simplement celui-ci a la porte sans presque vouloir l'ecouter et sans se douter que ces capitaux qu'il refusait, sonvisiteur, qui etait irresistiblement attire par le cinema, allait les porter a Charles Pathe* a qui ils allaient permettre de transformer sa modeste entreprise en une importante societe anonyme dont le role allait tres vite devenir considerable. Ne cherchons pas a deviner ce qui serait arrive si M. Grivolas etait devenu l'associe de Georges Melies, si l'argent de Tun etait entre au service de l'imagination et de la fantaisie de l'autre, cette imagination constamment en eveil et si heureusement orientee vers le cinema et ses infinies possibilites, cette fantaisie qui allait de l'enfantillage a la poesie et parvenait a ressusciter sur l'ecran Perrault et Jules Verne avec cette liberte, cette fraicheur qui nous plaisent tant aujourd'hui dans les seuls films oil il nous soit permis de les retrouver : les dessins animes de Walt Disney (i). Non ! Ne cherchons pas a savoir ce que Melies serait devenu si... Et sans verser dans aucune des exagerations auxquelles se sont complu, le snobisme aidant, certains esprits ennemis de la mesure lorsque (i) II y a dans un des films de Melies — Le melomane — une idee qui etait deja vraiment une idee de « dessin anime » — idee qui a d'ailleurs ete reprise souvent en dessin anime et meme ailleurs : « Un tzigane a brandebourgs porte une clef de sol sous le bras. II lance cette clef sur des fils telegraphiques qui lui servent de portee, plaque la mesure en accrochant sa canne par le bee. II enleve sa tete, puis les tetes qui lui poussent pour les envoyer dans les fils et compose de cette facon la premiere ligne du « God save the King ». Des baguettes de chef d'orchestre, des pipes forment les croches et les double-croches. Passe la premiere mesure, les tetes s'arrangent entre elles et, sviivies par I'orchestre, elles achevent, ligne a ligne, I'hymne anglais. Apres V execution du « God save the King », le tzigane prend un revolver, tire les tetes : pigeons volent ! » (Georges Melies : « Les Vues cinematographiques » ; Revue du cinema, 15 octobre 1929.) Avec Le Voyage dans la Lune et Les 400 coups du diable, ce film fut projete, sous le litre Le melomane, a la soiree d' inauguration de la « Salle Melies », le 5 mars 1946.