Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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ESSAIS EN TOUS GENRES 59 leur paire de bceufs ou leur couple de canards, versaient leurs deux sous ou leurs cinquante centimes pour admirer Les Elegances au Grand Prix de Paris ou pousser un petit cri d'effroi a voir la locomotive du train de La Ciotat se diriger vers eux, le cinematographe, sans parler de Thabilete avec laquelle il se poussait dans les Cours, pouvait, en effet, se vanter de toucher la foule exigeante des grand.es et petites capitales dans les salles qui s'etaient en hate ouvertes un peu partout pour l'accueillir et, comme ces salles n'etaient pas encore assez nombreuses pour satisfaire toutes les curiosites, dans les lieux publics que le snobisme de l'heure mettait particuiierement a la mode : les cafesconcerts et music-halls qui, redoutant une concurrence qu'ils ne pouvaient empecher, s'etaient empresses d'installer des ecrans sur les planches ou venaient d'evoluer chanteuses, acrobat es, danseuses et chiens savants ! En acceptant cette hospitalite le cinema, une fois de plus, s'exposait aux severites et au mepris des rigoristes : imprevoyant, il se donnait des verges pour, un jour, £tre fouette. Cette collaboration du spectacle cinematographique avec le spectacle de music-hall se fit surtout sentir le jour ou, non contentes d'avoir fait mettre a la porte du territoire americain les succursales qu'y avaient creees les Lumiere et Melies et qui leur avaient revele le cinema, les maisons americaines, constructrices d'appareils, s'efforcerent de faire a celles-ci sur leur propre sol une concurrence pour laquelle tous les moyens leur etaient bons, a commencer par celui qui consiste a offrir la marchandise a des prix si bas — dut-on y perdre de l'argent — que le client le moins soucieux de ses inter£ts ne peut resister. Voila done l'ecran installe aux FoliesBergere, a l'Olympia et a l'Eldorado ! Et comme a la clientele speciale qui frequente ces etablissements il faut — du moins le croit-on ou m£me feint-on de le croire — des films non moins speciaux, e'est une production d'un genre nouveau qui s'elabore immediatement dans certains studios. en scene chez Pathe qui avait ouvert a Edrnond Boutillon la carrier e cinematographique. Celui-ci, commercant en vins a Vincennes, avait accepte la proposition que lui avait faite Nonguet de tenir le role de Gessler dans un Guillaume Tell. Puis il avait ete le Roi dans un Chat Botte et le general Kouropatkine, commandant en chef des armies russes dans une « Actualitepostiche » sur la guerre russo-japonaise. Ay ant ainsi pris gout au cinema, il s'etait hardiment lance dans V Exploitation ou il devait reussir. Le nom de Boutillon est inseparable dans la chronique, sinon dans VHistoire du cinema francais, de celui de Brezillon qui pendant de tongues annees fut le grand maitre de V exploitation. President du syndicat des directeurs de salles, il exerca sur la production une influence incontestable qui ne fut pas toujours celleque les amis du vrai cinima auraient souhaitee.