Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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DEBUTS DE L'INDUSTRIE 67 Pendant que sa secretaire fait ainsi preuve d'un hardi feminisme en se lancant la premiere dans un metier ou, au bout de cinquante ans d'une activite qui le forca a recruter son personnel dans tous les mondes, le cinema ne peut guere inscrire a son actif que six ou sept noms de femmes metteurs en scene (1), Leon Gaumont poursuit ses travaux preferes sur la cinematographic en couleurs et sur la collaboration de Timage et du son en vue d'un spectacle plus attrayant et surtout reproduisant plus completement, plus exactement la vie. De ces travaux, Leon Gaumont apportera les premiers resultats a l'Exposition de 1900 mais, avant que celle-ci ouvre ses portes, le cinemat ographe aura eu a subir un assez rude assaut. Des qu'il avait affirme sa vitalite, le cinema avait connu les critiques et les remontrances de certains esprits chagrins qui, la premiere curiosite emoussee et sent ant bien que le theatre allait avoir en lui un redoutable concurrent — sinon dans le domaine artistique ou intellectuel mais du moins dans celui des recettes — s'etaient employes a lui reprocher sa bassesse, sa vulgarite — « attraction foraine » — ainsi que des eternels mecontents qui s'etaient dresses contre lui tout simplement parce qu'il etait jeune et qu'eux ne l'etaient plus. Mais tout cela n'aurait pas ete tres grave s'il n'y avait eu la catastrophe du Bazar de la Charite (4 mai 1897). Cette manifestation importante de la vie parisienne, a la fois charitable et mondaine, comptait au nombre de ses attractions unesalle de spectacle cinematographique. Un film s'etant enflamme dans la cabine de projection mal close, l'incendie avait gagne l'enorme hall de bois et de toile. Les victimes avaient ete nombreuses et l'emotion que cette -catastrophe avait provoquee tres vive et profonde. Et de tout cela on avait fait porter la responsabilite au cinematographe. Cette responsabilite etait indisputable mais l'appareil des freres Lumiere ne constituait tout de meTne pas pour les foules qu'il attirait le danger que Ton voulait faire croire. A ce cri d'alarme les amateurs de spectacles cinematographiques etaient restes sourds et,faisant preuve de ce solide bon sens qui caracterise la masse de la population francaise, une fois prises les precautions qui s'imposaient et qui avaient ete exigees des directeurs de salles, ils continuerent a se presser de plus en plus nombreux devant les ecrans qui leur procuraient une distraction qu'ils ignoraient quelques mois plus tot et qui leur devenait chaque jour plus necessaire et plus chere. (1) C'est en France que la mise en scene cinematographique attira le plus de femmes, car apres Alice Guy il y eut Germaine Dulac, Renee Carl, Musidora, Gaby Sorere, J. Bruno-Ruby et en 1945 Jacqueline Audry et Andrde Feix. L' Amerique eut Lois Weber et Dorothy Arzner; I'Allemagne Lent Riefenstahl et la Russie Olga Preobrajenska'ia.