Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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MAX LINDER 89 Mais avant m&me d 'avoir des idees, il avait eu de la chance. II n'en eut pas jusqu'au terme de sa carriere, mais a l'epoque qui nous occupe, il en avait et c'est l'essentiel. II eut d'abord celle d'etre arrive au bon moment. Le cin^matographe venait d'atteindre sa dixieme annee, le public 1 'avait adopte, mais la partie la plus difficile de ce public commencait a etre lasse des inepties qu'on lui offrait. Sans savoir ce qu'elle voulait, elle voulait autre chose. Cet « autre chose », Max Linder allait le lui offrir et c'est ici que se revelent le merite, l'originalite de Max Linder, ce qu'on est en droit d'appeler ses idees. Forme a l'ecole du theatre, Max Linder aurait du logiquement chercher dans son experience scenique (1) les moyens de connaitre le succes dans le domaine nouveau ou il venait d'entrer. II s'en garda bien. Instinct ou raisonnement ? Peut-etre tout simplement parce qu'il eut la chance que cette experience ne fut pas tres grande et surtout sans doute, parce que, sa personnalite n'etant pas assez forte pour lui valoir une situation importante parmi les acteurs de grand talent qui occupaient les scenes parisiennes, il etait enchante de montrer a ceuxci qu'il etait capable aussi bien qu'eux de s'elever jusqu'a la notoriety et a la fortune sans les imiter... Peu importe. Le resultat est la. Pas un instant, en effet, soit dans les sujets qu'il imagina, soit parmi ceux qu'on lui apportait, soit dans le jeu qu'il adopta pour Interpretation des personnages qui lui etaient confies, il n'obeit a des considerations theatrales. Les sujets ? Jamais, ou du moins tres rarement, des vaudevilles, mais plutot des saynetes a base d'observation et d'une reelle simplicite qu'enrichit seulement un assez grand luxe de details, des saynetes illustrant des traits de mceurs ou tournant autour de caractercs dont certains pourraient peut-6tre, sans indulgence exageree, etre regardes comme d'un La Bruyere revu par Georges Feydeau, le Feydeau de On purge Bebe ou de Mais ne te promene done pas toute nue ! Dans ces petites comedies, les idees et les effets sont heureusement schematises et leurs differentes scenes s'enchainent avec une logique rigoureuse nes acteurs dont les noms devaient, quelques annees plus tard et a des litres divers, occuper une place importante sur les affiches : Charles de Rochefort, et Maurice Chevalier. (1) Sans parler des roles qu'il avait tenus a Bordeaux soit sur de petites scenes, soit dans des spectacles plus ou moins d' amateurs, son bagage the'dtral parisien se rdduisait a deux petits roles, un a V Ambigu dans La grande Famille et un dans Miquette et sa mere de B. de Flers et A. de Caillavet aux Varietes (igo6). Sa situation de vedette de Vecran lui valut de paraitre sur de nombreuses scenes dans les annees qui suivirent. Mais ce furent la bien plus des exhibitions que des roles veritables.