Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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9o HISTOIRE DU CINEMA en depit de leurs apparences plus ou moins folles, cette logique impeccable qu'on retrouvera plus tard dans les meilleures bandes de Charlie Chaplin et dans certains films de Rene Clair. Dans la realisation de ces scenarios, Max Linder ne neglige aucun des precedes techniques dont disposait alors le cinema. Mais l'effet une fois amorce, e'est avec une discretion des plus louables qu'il se garde d'insister. Bien avant Charlie Chaplin, il a en effet devine qu'au cinema on a inter£t a ne pas souligner et a suggerer... Et il a la chance d' avoir eu affaire a des metteurs en scene qui, comme lui, l'ont compris. Le jeu ? Tout d'abord plus de poursuites — sauf dans les tout premiers films et encore ces poursuites-la ne sont-elles plus des poursuites « gratuites », des poursuites « pour rien, pour le plaisir ». Elles sont justifiees, elles ont leur raison d'etre. Et, bien que Ton ne se soit pas encore a vise de cette evidence : « Le Cinema est Tart du mouvement », Max Linder instinctivement reagit contre la tendance qui deja se fait jour de confondre « mouvement » avec « agitation » et, exception faite encore de ses premiers films ou il n'a pas oublie autant qu'il le faudrait Galipaux et sa Premiere cigarette, car e'est en se voyant qu'il mit au point son talent et sa personnalite, ce qui est tout a son honneur, plus de grimaces : ce n'est pas encore la quasi-immobilite si riche, si expressive de Sessue Hayakawa et de Charlie Chaplin, mais il semble qu'il ait pressenti tout ce que la sobriete de la mimique, comme celle du mouvement, peut rapporter a l'acteur d'ecran et, ce qui vaut mieux encore, a l'ceuvre cinematographique. Cette simplicite qu'il fit adopter aux camarades dont il s'entourait, prend d'autant plus de valeur que Max Linder possedait naturellement un jeu lent et desequilibre fait d'oppositions et de ruptures de rythmes eminemment cinematographiques alors qu'avant lui le jeu de l'acteur devant l'objectif n'etait que gesticulation desordonnee. Mais tout cela dont 1 'importance est considerable n'aurait peut-e'tre pas valu a Max Linder le succes qui l'accueillit s'il n'avait eu l'habilete de creer un « type ». Faites l'inventaire des « types » auxquels l'ecran, en cinquante ans, a donne naissance et vous vous rendrez compte du merite de Max Linder qui non seulcment en crea un, que d'emblee le public adopta, mais encore fut le premier a en creer un... Qu'etait done le « type » cree par Max Linder ? Naturellement coquet et soigne de sa personne, Max Linder repugnait a ces artifices de costume et de maquillage auxquels a^aient recours la plupart de ceux qui pretendaient a faire rire et qui faisaient dependre le comique du degre de laideur et de salete auquel ils parvenaient et, comme il vivait au lendemain de l'Exposition de 1900, e'est-a-dire a une epoque facile ou le Bourgeois etait roi, mais oil l'attention de la foule commencait a se fixer sur la bourgeoisie avec des reserves de moquerie et d'ironie