Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

92 HISTOIRE DU CINEMA mon metier » au bas d'une photographie qu'il lui offrit au cours du premier sejour que l'acteur francais fit en Amerique et au terme duquel il declara a un journaliste : « Chaplin a bien voulu m'afnrmer que c'etait la vue de mes films qui l'avait incite a faire du cinema. II m'appelle son professeur, mais j'ai ete bien heureux quant a moi de prendre des lecons a son ecole ! »... Echange de politesses ! II n'en reste pas moins qu'aucun autre acteur de l'ecran ne pourrait renvoyer ainsi sa balle au createur du Pelerin et de La Ruee vers VOr ! D'ou vient que, m£me parmi ceux qui sont etroitement et depuis longtemps lies a la vie cinematographique, beaucoup ignorent Max Linder ou l'ont oublie* ? Cette question, Maurice Bardeche et Robert Brasillach se la sont posee et il semble bien qu'ils y aient fournilaseule reponse possible : « Qu'a-t-il manque a Max Linder, acteur de premier ordre, pour depasser le niveau ou il s'est arrele ? Pour egaler Chariot dont il fait prevoir tant de trouvailles comiques et auquel il ressemble beaucoup, il lui manque surtout d'avoir su m£ler 1'emotion au rire et, plus generalement, il lui manque la poesie. C'est ce qui separe son talent, qui est tres grand, des dons incomparables de Chaplin. Son personnage favori est un f£tard, tandis que celui de Chaplin est un vagabond. C'est une difference importante : le pauvre bougre encaisse, de la part des hommes et des choses, avec une resignation humiliee, mille coups et mille horions. Le f£tard prend moins au serieux les chocs de la destinee et nous le prenons moins au serieux aussi. II sort du vaudeville, il a moins de chances de nous toucher. Quelles que soient les limites de l'ceuvre comique de Max Linder, elle n'en reste pas moins singulierement importante. Sans elle nous n'aurions pas aime le comique de Buster, de Lloyd et m£me de Chaplin. II leur a appris beaucoup. Et il demeure d'une finesse tout a fait remarquable. Avec lui a disparu le seul comique de l'ecran francais. » (i) Cette m£me conclusion se trouvait deja sous la plume de Louis Delluc : « Max Linder est le grand homme du cinema francais. Je l'admire. C'est lui et meme lui seul qui a approche avant les autres la simplicite necessaire au cine. Dans l'execution de ses films, il a prouve une intelligence etonnante. Le mouvement des scenes, la schematisation des effets et des idees et surtout la forme de ses scenarios — la plupart sont d'une drolerie certaine et parfois d'un vif esprit — ont annonce depuis beaucoup d'annees un type exact de comedie-bouffe cinematographique qui semble encore d'avant-garde puisqu'on n'a (i) Histoire du Cinema par Maurice Bardeche et Robert Brasillach (Denoel et Steele, Ed. Paris 1935.)