Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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106 HISTOIRE DU CINEMA denomme « bruiteur » dont le role consiste a secouer un panier contenant des debris de vaisselle lorsque, dans une scene de menage, Madame jette a la t£te de Monsieur les assiettes du service des jours de fete et a marteler une table de ses mains chaussees de noix de coco coupees en deux afm d'imiter le galop du cheval de 1'infame ravisseur lorsque celuici s'eloigne apres avoir enleve l'enfant de la sympathique heroine... Cette innovation eut un succes tel que bientot on l'industrialisa, si Ton peut dire, ou du moins, on la mecanisa en retirant au « bruiteur » l'initiative de ces bruits dont on confia l'execution a une machine. Cette machine avait ete coneue assez ingenieusement pour pouvoir imiter d'une facon tantot assez exacte, tantot approximative tous les bruits que reclame le spectateur le plus exigeant : on abaissait une manette et on entendait le bruit d'eau brassee que fait l'helice du bateau qui va quitter la rive, on en abaissait une autre et au bruit d'eau brassee succedait celui d'une roue qui grince sur les paves a l'instant ou s'eloigne la voiture qui a amene les voyageurs a 1'embarcadere... (i) Les films ne parlaient pas, mais ils etaient bruyants sinon sonores. ESSOR ET EXCES Un tel souci de verite serait touchant s'il n'etait un peu ridicule. Mais il est d'une sincerite insoupconnable qui doit £tre une circonstance attenuante a tous les exces dangereux pour revolution de l'art cine mat ographi que auxquels, sous le pr^texte de faire vrai, selivrerent les producteurs de films pendant toute la periode qui va de 1900 a 1914. Le succes remporte par le cinema a l'Exposition n'avait, en effet, rien change aux habitudes, recentes pourtant mais deja extremement bolides, auxquelles obeissalt la vie cinematographique. Habitudes deplorables, vie chaotique sans plan, sans methode, sans souci du lendemain. L'appareil Lumiere etait un instrument magi que et ceux qui avaient ete construits apres lui, que ce fut par Georges Melies, par Demaria, par Debrie ou par les Americains, detenaient le m^me pouvoir magique : ils faisaient courir les foules ; ces foules, pour profiler des sortileges qu'ils deversaient sur elles par le truchement des ecrans, ne demandaient qu'a mettre la main a la poche et ce geste sufhsait a enrichir tous ceux qui, de pres ou de loin, directement ou indirectement, touchaient a la chose cinematographique : producteurs de (1) La premiere de ces machines a faire des bruits fut retrouvee par M. J -P. Mauclaire et exposee par lui dans le vestibule du « Studio 28 » a Paris quand il prii la direction de cet elablissement.