Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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no HISTOIRE DU CINEMA le theatre est roi, le pays le plus riche du monde en ceuvres, en ecrivains de theatre, en acteurs de tous genres et il avait logiquement conclu que ce serait une faute impardonnable de ne pas profiter de cette chance. II avait done entrepris, au debut de 1907, la mise a 1 ecran d'une pantomime qui venait d'obtenir un tres vif succes : L'Enfant Prodigue de Michel Carre, musique de Wormser. C'etait l'auteur, Michel Carre, qui avait dirige la mise en scene (1) et la premiere projection du film au Theatre des Varietes, passe provisoirement au service du cinema, avait eu lieu le 16 juin avec un succes au moins egal a celui que la pantomime avait connu sur les planches. Tout naturellement, Edmond Benoit-Levy avait vu dans ce succes la confirmation des idees auxquelles il avait obei : le theatre etait seul capable de faire evoluer et progresser le cinema. Mais etant juriste et non auteur dramatique ou acteur, c'etait dans le domaine juridique qu'il avait cherche le moyen de faire passer sa conviction de la theorie a la pratique. Et comme il etait d'esprit ingenieux, il n'avait pas ete long a trouver. Trois ans plus tot, une reforme importante s'etait accomplie dans les methodes commerciales auxquelles etait soumise la vie cinematographique. Jusqu'alors les bandes etaient vendues par leurs fabricants comme une marchandise quelconque. L'exploitant achetait un rouleau de pellicule imprimee, l'utilisait aussi longtemps qu'il le voulait, puis il le cedait a un autre acheteur qui le proj etait a son tour sans aucun benefice pour le producteur et il en etait ainsi, le film passant de main en main, tant que la pellicule resistait. II est inutile de dire combien ce systeme etait prejudiciable a la qualite des spectacles. Mais en 1904, trois employes de Melies, Michaut, Astaix et Lallement avaient eu l'idee de remedier a ces inconvenients en louant un film a une personne determined pour un temps limite sans que cette location comportat le droit de sous-louer le film a un tiers. Et pour mettre cette idee en pratique, ils avaient fonde une societe — la pre (1) Michel Carre reconnaissait volontiers que ce ri 'etait pas la un chefd'eeuvre puisqu'il confiait a G.-M. Coissac qui le rapporte dans son « Histoire du cinematographe » : « Ce jut un tres mauvais film, fait avec toute I'ignorance d'un debutant que n'aidait en rien la mauvaise volonte des inities a cet art nouveau, heureux de :ne voir commettre des erreurs, celle-ci par exemple : mes pierrots s' etaient maquilles en blanc et les rideaux de la fenitre etaient blancs aussi, de sorte que, lorsque les personnages passaient devant ces rideaux, ils avaient I'air de corps sans tete. » Mais ce fut pour lui V occasion d'entrer en relations avec le cinema. II n'eut pas a le regretter car la carrier e cinematographique qu'il mena parallelement a sa carriere thedtrale lui valut de beaux sucebs que vint couronner en ig22 la presidence de V Association des Auteurs de Films en remplacement de Pouctal.