Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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n6 HISTOIRE DU CINEMA tation de ce film eut lieu dans une petite salle de la rue Charras installed par la nouvelle societe. Ce fut un evenement de la vie parisienne : journalistes, artistes, gens du monde ne cachaient pas leur etonnement — et leur satisfaction — qu'un de ces ecrans dispensateurs de plaisirs populaires, devant lesquels ils ne s'asseyaient pas sans avoir un peula sensation de s'encanailler, put leur permettre de voir leurs artistes favoris, ceux-la memes qu'ils etaient habitues a applaudir sur les nobles planches de la Maison de Moliere non plus que d 'entendre Torches tre executer une partition d'accompagnement signee Camille Saint-Saens. La Comedie-Francaise et l'Opera ! L'Academie francaise et l'Academie des Beaux-Arts ! Le cinema vraiment ne se refusait rien ! C'est de cet etonnement que, le soir de Inauguration de la salle Charras, a la findu spectacle, Charles Pathe se fit l'interprete lorsque, s'adressant aux fondateurs du «Film d'Art », il s'ecria dans un acces de sincerite qui lui fait honneur : « Ah ! Messieurs, vous etes plus forts que nous ! » (17 novembre 1908) apres quoi il ne lui reste qu'a aller partout, repetant : « Le cinema est a son apogee ! » (1) II y avait assez loin, en effet, de L'Histoire d'un Crime a L'Assassinat du Due de Guise et ce dernier film pouvait faire l'effet d'un chefd'oeuvre au producteur du premier. Le lendemain, le « Film d'Art » etait celebre — il y eut meme pendant un temps un commencement de snobisme cinematographique (2) — et ses dirigeants confirmes dans la certitude qu'ils avaient d'avoir canton (ig2o), tint le petit role de Chateaubriand dans le film de Gaston Ravel et Tony Lekain, Madame Recamier (1028) et fut V eve que du Reve (version parlante igji). Quant a Berthe Bovy, si le cinema utilisa intelligemment son grand talent a partir du moment ou il eut V usage de la parole, il n'en lira pas grand' chose tant qu'il resta muet, en depit des nombreux films dont elle fut plus ou moins la vedette notamment pour Pathe (La Dette, Mme Tallien, Le due de Reichstadt, L' Affaire du Collier de la Reine, etc.). Mais a cote de ces quatre acteurs de la Comedie-Francaise, il y avait dans L'Assassinat du Due de Guise un jeune debutant venu du Theatre Sarah Bernhardt, qui assez vite se fera au cinema une place telle qu'il renoncera aux planches : Jean Angelo, une des moins discutables vedettes du cinema francais des annees ig20-ig28. (1) Adolphe Brisson ne craignit pas de consacrer un de ses articles du « Temps » a L'Assassinat du Due de Guise : « Ce recit visuel que Lavedan a reconstruit avec une devotion minutieuse et passionnee, se grave dans V esprit en traits inoubliables. II ne languit pas. Ses images se succhdent, un peu trop rapides parfois et trop fievreuses, parfois aussi trop ramassees, trop compactes mais etrangement suggestives. C est la plus impressionnante lecon d'histoire. Rien ne vaut Venseignement par les yeux. » (2) Ce mouvement ne se precisa pas et il faudra attendre les anni.es ig20 pour voir naitre en France un veritable snobisme cinematographique grace aux efforts de Marcel L'Herbier, de Canudo et de « V Avant-garde ».