Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

u8 HISTOIRE DU CINEMA pondant a celle qu'ils avaient dans la vie theatrale et de cette publicity le cinema, moralement, ne pouvait que profiter et du meme coup, quoique a un degre moindre, les metteurs en scene (i). Le theatre au cinema Mais ces vedettes — les acteurs ■ — n'arriverent pas au cinema en n'y apportant que du bon. Ne parlons pas des exigences et des mesquineries morales inherentes a un metier ou la realite est conditionnee par les apparences. Dans le domaine et a l'epoque ou nous nous trouvons, ces mesquineries ne pouvaient avoir de consequences graves. Mais en penetrant a l'interieur du studio, les societaires de la Comedie-Francaise n'avaient pas laisse a la porte les habitudes artistiques qui constituaient pour eux une seconde nature. Leur interpretation devant l'objectif etait faite de tout ce qui leur avait valu le succes rue Richelieu. Pas une seconde il ne leur vint a l'esprit, pas plus qu'a l'esprit de ceux qui les dirigeaient — ou qui auraient du les diriger, car la situation importante que leur talent et plus encore peut-etre leur reputation leur faisait les rendait a peu pres indirigeables — que le jeu cinematographique dut £tre different du jeu theatral : ce fut done « la Tradition » de la Comedie-Francaise, telle que Tont etablie deux siecles et demi de succes, qui fit son entree dans le studio de Neuilly recemment construit par la societe du « Film d'Art », ce qui revient a dire que, sans meme avoir l'excuse de se rapprocher de la vie, ce qui aurait peut-etre ete le cas si leurs interpretes avaient ete recrutes dans la troupe du theatre Antoine, les films realises dans ces conditions etaient aussi eloignes que possible de la verite cinematographique ■ — verite que nul ne soupconnait encore et dont les lois devaient apparaitre si lentement que lorsqu'on vit pour la premiere fois un acteur avoir sur l'ecran un jeu vraiment cinematographique, ce fut une veritable revelation (2). L'erreur que Le Bargy et Calmettes commirent en laissant les acteurs qu'ils employaient modeler leur jeu cinematographique sur leur jeu theatral se doubla tres vitc d'une autre erreur non moins grave pour la formation de la personnalite et revolution du nouvel art. Les premiers scenarios tournes a Neuilly etaient 1'ceuvre d'auteurs dramatiques mais e'etaient des scenarios originaux, e'est-a-dire que, construits a peu pres a la facon d'une courte piece, ils n'etaient pour (1) Avec Andre Calmettes et Armand Bour, les premiers metteurs en scene du « Film d'Art* furent Velle, Chaumont, Andre'ani, Emile Chautard, G. Lacroix et Henri Pouctal. (2) Sessue Hayakawa dans Forfaiture en 1917.