Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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128 HISTOIRE DU CINEMA verie dont Jacques Gretillat et Jeanne Grumbach etaient les interpretes), traitant indifferemment les genres les plus divers, adapte Shakespeare (Shylock qui fournit a Harry Baur l'occasion de debuter a l'ecran a cote de R. Joube, Jean Herve et Pepa Bonafe, Hamlet avec J. Gretillat, La Megere apprivoisee avec Joube, Denis d'Ines et Cecile Didier, Falstaff avec Denis d'Ines et Louise Willy), se distrait a la comedie vaudeville (Un man genant avec Tramel, Le gendre ingenieux avec Koval, La femme cochere avec Claudius et Gabrielle Lange, U Homme nu ou Raimu trouve son premier role cinematographique encadre par Louise Willy et Bacque — interpretation eclectique) et a l'anecdote historique [Napoleon et la sentinelle, Le Page avec Etievant et Madeleine Celiat) et, ce qui n'est pas sans merite, va chercher des sujets dans les contes d'Edgar Poe (Le Scarabee d'Or, Hop Frog, Le Putts et le Pendule), non sans laisser voir un faible pour le genre historique : Cromwell (Constant Remy, Saillard, GermaineDermoz), L'Assassinatd' Henri III (Constant Remy, G. Roudes, Georges Gregoire), Milton (Germaine Dermoz) ou il va trouver son plus retentissant succes avec Elisabeth Reine d'Angleterre d'apres la piece d'Emile Moreau que Sarah Bernhardt venait de creer sans grand eclat sur la scene qu'elle dirigeait (i). Bien qu'il ne soit qu'une adaptation sans caractere particulierement cinematographique, ce film possede plus d'un titre a ne pas etre oublie. C'est, en effet, lui qui, entre aux Etats-Unis grace au prestige dont sa principale interprete jouissait de NewYork a San-Francisco depuis les tournees si savamment organisees qu'elle y avait faites, (i) A la meme epoque, Sarah Bernhardt fut encore la vedette d'un film — a pretentions historiques lui aussi — Adrienne Lecouvreur, adaptation de la piece qu'elle avait ecrite et jouee afin de concurrencer celle de Scribe et Legouve qui valait un enviable succes a Julia Bartet. Ce fut Henri Desfontaines qui, comme Elisabeth Reine d'Angleterre. mit en scene Adrienne Lecouvreur mais avec la collaboration de Louis Met canton. Mais qu'il s'agisse ^'Elisabeth ou ^'Adrienne, Sarah Bernhardt ne fit que prouver, ainsi que le dit Canudo, qu'elle etait (de contraire d'une actrice de cindman. «Plus que tout autre, plus que tousles acteurs de « theatre parte '-», qu'il faut de plus en plus exclure des cadres de cet art autonome par excellence qu'est le cinema et qui seront de moins en moins des bons acteurs de l'ecran muet, Sarah Bernhardt ignorait I' art supreme du silence. Depuis un demi-siecle elle avait su conquerir sa gloire dans V expression de toute la gamme des sentiments humains par la gamme riche de sa « voix d' or ». Si le dernier poete romantique, Edmond Rostand, crut exalter dans un vers falot — « Reine de V attitude et Princesse du geste » — la royaute du geste de Sarah Bernhardt, il n'entendit e'voquer que V attitude et le geste qu' accompagnaient les paroles, les innombrables paroles des drames. Soudain, on voulut demander a une actrice geniale, habituee a s'exprimer par des mots et a leur donner le maximum de valeur, de renoncer a sa science et de ne plus s'exprimer que par des gestes. Le resultat fut lamentable.* (L' Usine aux Images, p. 147, Chiron edit., Paris, 192J.)