Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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i44 HISTOIRE DU CINEMA ayant presente, des son achievement, la bande a l'ecrivain, celui-ci commenca par le feliciter : « C'est tres interessant !... Tres interessant... Je ne croyais pas que Ton put faire cela ! » Puis, avec un de ces sourires reticents dont i] avait le secret : « Mais etes-vous bien certain que ce soit vraiment Le Lys Rouge ?... » De toutes les erreurs qui ont ete commists de 1895 a 1914 par ceux qui tenaient en mains les commandes de l'activite cinematographique, celle-la est sans doute la plus grave : le cinema allait avoir vingt ans et il se contentait de mettre ses pas dans ceux du theatre. Ce qui n'emp£chait pas que Tindustrie qu'il faisait vivre « representait un capital de douze milliards » et tenait la troisieme place dans le commerce international avant le ble et le charbon. Rien qu'en France, les recettes du cinema s 'el event a seize millions. En 1913, pour Paris seulement, elles sont de neuf millions » (1). De quelle force fallait-il que le cinema disposal pour s'etre ainsi impose aux foules ! Cette force on la subissait, on la constatait, on cherchait parfois a l'analyser et, ce faisant, on se trompait le plus souvent. C'est ainsi qu'interroge par un journaliste, Henri Bergson, en 1914, n'avancait qu'avec une extreme prudence sur ce terrain nouveau : « Je suis alle au cinematographe, il y a plusieurs annees. Je l'ai vu a ses origines. II est evident que cette invention peut suggerer des idees nouvelles aux philosophes. Le cinematographe sera surtout un document inappreciable pour nos successeurs. Nous devons nous faire des idees tout a fait fausses des « anciens en mouvement ». Bergson en etait encore a la conception de 1895 : « le cinema moyen de documentation ». II rejoignait les freres Lumiere. Rene Doumic, l'annee suivante, devait se montrer plus audacieux et plus comprehensif — encore que se tenant aux generalites — quand il ecrivit : « Une vague si enorme s'impose a l'attention. Nous sommes dans l'age du cinematographe ! » Si surprenant que cela puisse paraitre, ce n'etait pas les freres Lumiere de 1895 que le directeur de « La Revue des Deux Mondes » rejoignait quand il formulait cette opinion, mais TAbel Gance de 1927 vaticinant : « Le Temps de lTmage est venu ! » (2) « Le Temps de lTmage » est done venu et « nous sommes dans l'age du Cinematographe » ! S'agit-il d'information ? Chaque pays — meme ceux dont l'activite cinematographique est des plus reduites — ayant compris l'interet national qui s'attache a cette sorte de films, possede une ou plusieurs (1) Cite par Bardeche et Brasillach (Histoire du Cinema, p. 100). (2) Conference au « Cine-Club de France » publiee dans la collection «L'Art cinematographique » Vol. n° 2. (Alcan Editeur, Paris IQ2J).