Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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NAISSANCE DUN ART 175 semaine a l'autre, n'ont pas le temps de se remettre du « knock-out » que leur inflige la projection de leur film prefere ? Voila done Paris feru de films a episodes... II lui en faut. On va lui en donner et, comme le dernier episode des My stores de New-York vient a peine de quitter les e"crans, voici que « Le Journal » qui n'a jamais pu accepter que « Le Matin » garde longtemps l'avantage sur lui, entreprend le lancement du Cercle Rouge auquel le pere d'Arsene Lupin luim£me, Maurice Leblanc, s'est interesse, comme le pere des Deux Gosses s'etait interesse aux Mysteres de New-York... Et puis d'autres films a episodes franchissent l'Atlantique, par chaque paquebot il en arrive un ou deux : Les Exploits d' Elaine ou Ton revoit la blonde Pearl White, de plus en plus temeraire, de mieux en mieux « doublee » dans les exercices acrobatiques que son scenariste imagine, Le Masque aux dents blanches, Le Tigre sacre, Le Maitre du Mystere et autres Ravengar... Mais, se piquant au jeu, Feuillade rentre dans l'arene afin de bien montrer que, dans ce genre qu'il a cree, il ne craint personne et e'est Judex dont le romancier populaire Arthur Bernede lui a fourni le scenario. Et Judex e'est Rene Creste ! Rene Creste, e'est-a-dire un grand garcon, solide dans sa minceur, au visage largement taille, aux yeux pleins — selon l'expression romantique — d'« une sombre flamme » v£tu d'une vareuse noire strictement boutonnee, et par la-dessus une vaste cape, noire aussi, dans laquelle il se drape avec autant de desinvolture que de dignite des qu'il a a s'acquitter de sa mission de Justicier. Le personnage que Feuillade lance ainsi dans la popularite n'est en effet, pour ceux du moins qui ont des souvenirs litteraires, qu'une vieille connaissance, le plus pur heros des drames romantiques, celui-la qui sait que le monde est mal fait et qui ne compte que sur lui pour le reformer, un don Quichotte qui serait un pew Hernani, un peu Lagardere et un peu Eviradnus... Comme de celui-ci, s'il avait connu Judex, Victor Hugo n'aurait bien certainement pas craint de dire qu'il est : Le -preux que nul n'a vu de son sang econome ; Chasseur du crime, il est nuit et jour a VaffM ; De sa vie il n'a fait d' action qui ne jut Sainte, blanche et loyale... C'est le Samson chretien qui, survenant a point, N' ay ant pour enf oncer la porte que son poing... Tout entier au devoir qu'en sa pensee il couve, II ne se plaint de rien, mais seulement il trouve Que les hommes sont bas et que les lits sont courts ; // ecoute partout si Von crie au secours... II est le fort ami du faible...