Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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NAISSANCE D'UN ART 177 qui est certain c'est qu'il restera l'auteur de Fantomas et de Judex. Ce qui est non moins certain c'est qu'il s'en fallut de bien peu que ce genre inferieur ne fournit au cinema francais un de ces « types » dont il est encore si pauvre, la cinquantaine sonnee : un «type» et peut£tre deux, car, a cote de Rene Creste, il y avait dans Judex, Marcel Levesque... Marcel Levesque qui, mettant au service d'un personnage pittoresquement campe les qualites qui avaient attire sur lui bien des sympathies quand il interpretait de petits roles dans des films sans importance et d'ailleurs sans pretentions, passa d'un coup au premier plan avec son Cocantin. Ah ! ce Cocantin, combien en a-t-il detendu — le samedi soir, apres le turbin — d'esprits assombris par les preoccupations de l'heure et que de vagues de rires il provoqua dans l'immense hippodrome de la Place Clichy, devenu Gaumont-Palace, des vagues de rires qui bondissaient de l'orchestre aux galeries pour retomber en cascades des galeries a l'orchestre par-dessus le balcon que Ton ne nommait pas encore mezzanine ! Mais il etait helas ! dans le destin du cinema francais que Louis Feuillade ne fit rien d'autre que des Judex et que personne ne dut saisir l'occasion qui se presentait de faire pour Marcel Levesque ce que Charlie Chaplin a si bien su faire pour luimeme ! 3. Charlie Chaplin C'etait d'ailleurs l'epoque ou la France decouvrait Charlie Chaplin, decouverte fulgurante dont Blaise Cendrars a relate les circonstances : « Chariot est ne au front. Jamais je n'oublierai la premiere fois que j'ai entendu parler de lui. C'etait au bois de la Vache par une soiree d'automne pluvieuse et detrempee. Nous pataugions dans la boue dans un entonnoir de mine qui se remplissait d'eau quand Gamier vint nous rejoindre, retour de permission... II radinait tout droit de Paris. Toute la nuit il ne nous parla que de Chariot. Qui 9a, Chariot ? Gamier etait plein comme une bourrique. Je crus que Chariot etait une espece de frangin a lui et il nous fit bien rigoler avec ses histoires. A partir de ce soir-la et de huit en quinze jours, chaque fournee de permissionn aires nous ramenait de nouvelles histoires de Chariot... Tout le front ne parlait que de Chariot... J'aurais bien voulu con grdce aux chercheurs que le cinema gagnera sa place un jour, mais grace aux ouvriers du melodrame dontje me flatte d' Stre un des plus convaincus... Je ne vise pas le moins du monde a m'excuser de realiser Le Fils du Flibustier ou Vindicta. Je crois meme que c'est moi qui suis le plus prbs de la verite. » Apres ces declarations, la cause semble bien reglee. 12