Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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NAISSANCE D'UN ART 185 La Dixieme Symphonie parut, ils s'emparerent une fois encore de leurs ciseaux. Sans doute y avait-il dans ce film plus que dans ses deux immediats predecesseurs de quoi surprendre : la collaboration qu'Abel Gance, pour la premiere fois, essayait d'etablir entre la musique et le cinema pouvait apparaitre comme une hardiesse inadmissible a certains qui, ignorant tout de la musique comme du cinema n'avaient jamais envisage qu'une collaboration put £tre un jour ou l'autre, etablie entre cesdeux arts si voisins (1). Mais aucun de ceux que les films qu'on leur offrait ne satisfaisait pas pleinement, aucun de ceux qui r£vaient d'un cinema meilleur ne s'y trompa. A tous ceux-la les merites de La Dixieme Symphonie apparurent nettement comme a Delluc qui ne craignit pas d'ecrire : « Les circonstances donnent a ce film une importance et une autorite qui doubleront son importance artistique et son autorite personnelle. On sait que, en dix ans, le cinema francais n'a pas avance d'un pas. Qu'on me hue si Ton veut, mais que Ton me prouve le contraire !... La Dixieme Symphonie exalte et synthetise tous les mouvements revolutionnaires que, ces derniers mois, nous apercevions ici ou la ! » On a souvent reproche a Delluc d'etre trop severe et on a mis cette severite au compte d'un pessimisme naturel. II n'y avait aucun pessimisme naturel en Delluc qui etait, au contraire, le garcon le plus optimiste, le plus gonfle d'espoir et de confiance que Ton pouvait souhaiter avoir pour compagnon et, si on tient absolument a lui adresser un reproche, ce serait plutot de son exces d'enthousiasme que Ton pourrait tirer argument contre la valeur de ses jugements : « l'importance » et « l'autorite personnelle » de La Dixieme Symphonie ne furent en rien doublees par « les circonstances » et Abel Gance eut a se defendre contre une mauvaise volonte quasi generale. Ce qui ne veut pas dire que La Dixieme Symphonie etait un film sans defaut : Abel Gance y cedait notamment a quelques-unes des faiblesses que Ton retrouvera tout au long de son ceuvre : gout du lyrisme et du symbole — souvent trop facile — complaisance envers sa propre inspiration, amour de la litterature se traduisant par des citations bien inutiles dans les sous-titres (2). Ces (1) Abel Gance avait demande la partition musicale de son film a un compositeur de grand talent Michel Maurice Levy dont les ceuvres etaient meconnues au point que, pour vivre, il etait oblige de faire un numero musical humoristique dans les cabarets sous le pseudonyme de « Betove ». (2) Sur ce point Gance s'est explique de facon precise a Andre Lang (Enquete de « La Revue Hebdomadaire y>) : « Pourquoi ces tongues citations ? » — « Parce que lorsque nait le symbole, il est besoin de le souligner dans V esprit populaire, d'ouvrir au public d' autre s fenetres sur des horizons nouveaux, de lui montrer le chemin qui reste a parcourir, de Videe suggeree par I' image a Videe exprimie par le style. » — « Pourquoi ne pas