Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

NAISSANCE D'UN ART 191 tous deux les memes idees avec la meme bonne foi, la meme ardeur, Germaine Dulac et Louis Delluc devaient fatalement se rencontrer. Ce fut Eve Francis qui fut la bonne ouvriere de cette rencontre. Jusqu'alors Eve Francis s'etait tenue a l'ecart du Cinema, frequentant plus volontiers les cenacles litteraires que les studios, se faisant remarquer a 1'extreme-pointe de l'avant-garde dramatique dans L'Otage et dans L'Annonce faite a Marie de Paul Claudel qui avait trouve en elle son interprete preferee, mais en 1917, Germaine Dulac lui avait con fie le role principal de son film Ames de fous, jetant ainsi dans les bras du cinema une des comediennes les plus intelligentes, les plus interessantes de l'heure, une de celles qui vont apporter quelque chose de personnel et de nouveau a Interpretation cinematographique. Et Eve Francis met en presence Germaine Dulac et Louis Delluc. Cette rencontre a lieu un dimanche, « un beau dimanche », precise Germaine Dulac qui raconte ainsi cette rencontre : « Un beau dimanche de repos, mon interprete, Eve Francis, me demande l'autorisation d'amener au studio son fiance. Et je vis arriver un grand jeune homme degingande, vetu d'un habit militaire plus que fantaisiste : c'etait Louis Delluc... Je me souviens qu'un soir, au ret our d'une vision d'Ames de fous, Louis Delluc m'emmena au cafe de la Regence. Ce jour-la, la Bertha etait harcelante pour les pauvres Parisiens. « J'ai « fait ceci, me dit-il, cet apres-midi, derriere le dos de mon intendant au « bureau militaire. » Et dans l'accompagnement des coups sourds de la Bertha, devant un verre de porto, Louis Delluc me lut La Fete Espagnole... Un an plus tard, je reussis a faire accepter le scenario de La Fete Espagnole (1)... » Mais pour trouver Delluc mSle* personnellement a l'activite cinematographique, il faudra attend re quelque temps encore. Pour le moment, Delluc n'est que journaliste et ce n'est pas encore par l'exemple qu'il pre'che la verite cinematographique, cette verite qu'il est a peu pres le seul a avoir entrevue. Dans les colonnes de « Paris-Midi », du « Film » il s'eleve contre les mauvaises habitudes, la routine qui emp£chent le cinema fran9ais d'evoluer normalement, de se developper, de s'ameliorer. Et cette action est telle qu'il serait injuste de ne pas le compter au nombre des bons ouvriers du cinema francais pendant la guerre (2). (1) V. p. 245 (2) « On pourrait I'appeler le Pvotecteur du cinema francais, affirme Ph. Amiguet dans « Cinema ! Cinema ! » Doue de reelles qualites d'ecrivain, il mene une campagne systematique. II y va de I'epde et du poing... M. Louis Delluc me fait souvent penser, lorsqu'il accomplit son ceuvre de purification, a M. Leon Daudet. II en a la verve, le mordant et il salt, comme le directeur de « V Action Francaise », employer le fouet ».