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194 HISTOIRE DU CINEMA
realiserent en 1918 sur un scenario de Frantz Toussaint (1). Pensez done : un film dont Taction se deroulait dans une atmosphere bien plus feerique que realiste, un film qui devait couter tres cher et qui avait ete entrepris sans l'appui d'un titre se trouvant aureole d'une publicite prealable du seul fait qu'il est celui d'une ceuvre litteraire ou theatrale celebre ou mieux encore populaire. Cette initiative audacieuse fut payee de succes, mais le nombre des films tires des chefs-d'oeuvre — si Ton peut dire — de notre litterature s'en trouva tout juste diminue d'une unite (2).
A signaler egalement, encore que la reussite en fut moins eclatante, le Christophe Colomb de Gerard Bourgeois, a signaler pour 1'interpretation que donna du principal role, Georges Wague, un des tres rares mimes, sinon le seul dont le talent ait ete — peu souvent mais utilement — mis au service du cinema, non moins que parce qu'il est le premier film francais dont le devis depassa le million : l'heure des folies avait sonne !
L'heure de nouvelles vedettes aussi ou plutot de nouvelles futures vedettes. C'est en effet en 1917 que, pour la premiere fois, sont livres a la curiosite et a la sympathie du public deux noms feminins qui, a des titres divers et a des dates plus ou moins eloignees, devaient e^tre ceux de veritables vedettes dans le sens le plus complet et le moins g£nant du mot : Suzanne Grand ais et Gaby Morlay.
Employee dans une maison de commerce parisienne, c'est par hasard que Suzanne Grandais etait, toute jeune, montee sur les planches — ■ repondant a une note de l'administration du Theatre des Varietes qui demandait de « jeunes et jolies filles pour figuration » dans la comedie de R. de Flers, A. de Caillavet et E. Arene : Le Roi — et c'est la — encore par hasard ou presque — que le cinema vint ofTrir a la figurante anonyme qu'elle etait des rdles qui, pour ne pas changer, n'etaient
(1) De cette prise de contact avec le cinema, Frantz Toussaint garda un souvenir assez bon pour vouloir, quelques annees plus tard, realiser luimSme un scenario qu'il avait imagine" : Inch' Allah \1922).
(2) Ce film mit en evidence la charmante France Dhelia qui, jusqu'en 1925, restera au premier plan des vedettes du cinema francais qui ne sut que rarement lui donner les roles dont sa nature pouvait s'accommoder et que son talent meritait. A signaler encore parmi les interpretes de ce film Gaston Modot qui, quelque temps plus tard, fut la vedette d'un film « UnOurs» apres lequel il aurait pit devenir une vedette de premiere grandeur. Mais pour lui non plus I'effort intelligent qu'il meritait ne fut pas fait. On retrouvera Modot tout au long de V Histoire du cinema francais, dont il est un des « cas » les plus curieux et les plus sympathiques : tantot acteur, tantot scenariste, tantot meme realisateur. ( V. p. 268 ) Marcel Levesque faisail aussi partie de V interpretation de ce film.