Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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ig8 HISTOIRE DU CINEMA Fin de la guerre Mais l'effort de cohesion fourni par les « auteurs de films » resta unique : le cinema francais ne trouva pas la force de s'arracher aux methodes empiriques auxquelles il avait ete livre* jusqu'alors. Les hornmes qui auraient pu l'organiser lui manquaient et ceux qui avaient tout d'abord fait figure de grands hommes a la tSte des maisons dont la production avait regne pendant vingt ans sur tous les ecrans du monde, commencaient a se d^courager ou a se fatiguer, a tel point qu'a la veille de l'armistice Charles Pathe publiait une petite brochure dans laquelle il faisait un expose des plus sombres de la situation, disant a chacun ses verites et dont la conclusion etait la suivante : « Nous avons tellement deshonore notre production que, pour nous rehabiliter, nous avons le devoir de faire mieux avec des moyens moindres. » Que le cinema francais eut le devoir de faire mieux et la maison Pathe la premiere, personne n'aurait eu le mauvais gout de n'en pas convenir... Charles Pathe etait orfevre, il savait de quoi il parlait. Son opinion etait ce qu'il est convenu d'appeler « une opinion autorisee » !... Mais si c 'etait en reduisant les moyens que les dirigeants des maisons de production mettaient a la disposition de leurs auteurs, de leurs realisateurs, de leurs techniciens que Charles Pathe esperait rendre au cinema francais sa prosperite et sa grandeur passees, il commettait la plus lourde, la plus inexcusable des erreurs et Ton ne saurait s'etonner qu'abandonne a des hommes capables de cornmettre de telles erreurs il en fut arrive au point ou il en e"tait. Louis Delluc, lui-m£me„ malgre son optimisme habituel commencait a desesperer. Mais comme il s'en voulait a lui-me'me d'en £tre arrive la, il s'efforcait de donner a son pessimisme des raisons auxquelles personne avant lui n'avait pense : « Nous assistons a la naissance d'un art extraordinaire. Le seul art moderne peut-£tre, avec deja sa place a part et un jour sa gloire etonnante car il est, en m£me temps, lui seul, fils de la m^canique et de l'ideal des hommes. On s'est peu int^resse a ses premiers appels. Mais savezvous jusqu'a quel paroxysme ce delaisse nous menera ? C'est un art puisque sur lui on a accumule toutes les peines et qu'il se venge des aujourd'hui par un reflet de beaute... Done, je crois que dans six mois ou dans six ans, nous pourrons voir des films francais ou il n'y ait absolument rien d'idiot : cela n^cessite la suppression totale des scenarios actuels, la suppression presque totale des acteurs et actrices de cine — nous en garderons une douzaine — la suppression presque totale des metteurs en scene actuels — nous en garderons une demi-douzaine et