Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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200 HISTOIRE DU CINEMA Schwob, c'est que le cinema est un art d'expression septentrionale bien plus que meridionale, cette affirmation se trouvant etayee avec non moins d 'evidence par les films italiens que par les films suedois et par les uns et les autres non moins victorieusement que par ceux de « l'enfantine Amerique » et de « la mystique Russie ». La m£me demonstration et non. moins peremptoire pourrait toe fournie, sans avoir a sortir de France, par une etude m£me sommaire du temperament et du caractere, voire par un simple coup d'ceil sur l'acte de naissance de nos cineastes — entendons les vrais, ceux qui ont pense a faire du cinema et qui en ont fait ou qui du moins ne se sont pas contentes de rouler dans les ornieres creusees par leurs predecesseurs — d'Abel Gance a Jacques Feyder, de Louis Delluc a Leon Poirier, de Marcel L'Herbier a Jean Epstein, de Germaine Dulac a Rene Clair ; pas un, pour nous limiter, comme il convient, a l'epoque du muet, pas un qui ait vu le jour au sud de la Loire. Affirmer que la France n'est pas le pays du cinema, c'est se laisser aller a une de ces generalisations faciles dans le genre de celle qui voudrait faire croire qu'en France toutes les femmes sont rousses ainsi que l'affirme cet Anglais, qui mettant le pied sur le sol francais, est servi par une servante d'auberge a la chevelure flamboyante. Ce qui est vrai c'est qu'il y a eu en France — et des le debut — des hommes capables de faire du cinema — Delluc le savait mieux que quiconque — a condition qu'on les laissat s'abandonner a leur temperament et s'evader comme ils le voulaient, parce qu'ils avaient compris que cela etait indispensable, des traditions litteraires et surtout theatrales auxquelles est soumis l'esprit francais. Mais cela on ne le leur permit pas. Ce n'est pas le temperament francais qui est rebelle au cinema, mais le climat qui avait ete artificiellement cree autour du cinema, et la meilleure preuve en est dans le fait que lorsque certains des metteurs en scene francais — et dont pas un pourtant n'arrivait a la cheville d'un Gance — se trouverent sur le sol de « l'enfantine Amerique », jouissant de la liberte que le cinema de ce pays possedait a 1'egard de toutes les conventions qui faisaient la misere du cinema francais, leur production prit immediatement et tout naturellement une valeur que leurs films anterieurs, faits en France, etaient loin de posseder : « l'enfantine Amerique » aurait-elle d'ailleurs pris a son service des hommes appartenant a un pays incapable en bloc et specifiquement de faire du cinema ? Aurait-elle fait a l'un de ces hommes une situation qui n'a pas grand'chose a envier a celle de ses meilleurs metteurs en scene nationaux, si vraiment cet homme, tout simplement parce qu'il etait francais, avait ete incapable de faire du cinema ? Le succes qu 'Albert Capellani connut en Amerique, de 1913 a 1918, et pendant quelques annees encore, avec des films comme La Lanterne Rouge et surtout Hors de la brume