Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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212 HISTOIRE DU CIN£MA sont realises consciencieusement par des hommes connaissant le metier qu'ils exercent, ce qui etait le cas de Feuillade. Celui-ci possedait, en outre, un sens tres exact de Topportunite et aussi, ce qui ne gate rien, une chance qui ne se dementit jamais, car il ne se trompa ni dans le choix de ses sujets ni sur le moment auquel il convenait de les presenter a. un public qui les attendait impatiemment. Ce sont des qualites qui, bien sur, ne font pas les Sjostrom ni les Griffith mais qui, du moins, permettent au cinema de vivre et a ceux qui en vivent de gagner assez d'argent pour pouvoir en mettre une part a la disposition des novateurs et pour etre sans excuses quand ils ne fournissent pas a ceux-ci les mo yens de r^aliser leurs reves bienfaisants (i). Si Ton ajoute que Feuillade fut un des metteurs en scene qui, a cette epoque, surent le mieux choisir leurs interpretes et utiliser leur talent, on aura a peu pres justifie* le succes qu'il remporta et la place qu'il tint. Dedaigneux des vedettes theatrales auxquelles — depuis V Assassinat du Due de Guise — la plupart de ses confreres demandaient de leur procurer le succes qu'ils ambitionnaient, Feuillade n'eut jamais recours qu'au talent d'acteurs inconnus, peu connus ou meconnus — exception faite de Marcel Levesque — qu'il forma et faconna a sa guise et qui lui fournissaient Interpretation homogene et souple dont il avait besoin, tirant de chacun d'eux, le maximum, ce qui, lorsqu'il tombait sur une nature exceptionnelle comme Sandra Milovanoff, conferait a ses films une qualite dont il 6tait le premier a profiter (2). II ne faut done pas exageVer le m£pris dans lequel tant de bons esprits tiennent la production de Feuillade mais il ne faut pas non plus tomber dans l'exageration opposee comme le font Bardeche et Brasillach, ordinairement peu enclins pourtant a l'indulgence, qui ne craignent pas d'afnrmer : « Sans Judex dont la gloire fut sans limites, rien n'aurait tenu devant l'etranger. (3) » (1) Les films de Feuillade rapporterent beaucoup d'argent a la Maison Gaumont. Peut-Stre est-ce pour cela que Leon Gaumont permit a Marcel L' Her bier de faire ses premiers films RoseFrance, Le Carnaval des Veritas, Don Juan et Faust. De son cote Charles Pathe aida assez lar gement A bel Gance pour La Roue et pour Napoleon, il ne faut pas V oublier nonplus. (2) La troupe reguliere de Feuillade etait composee de Sandra Milovanoff, d'Edouard MathS, Fernand Herrmann, Georges Biscot, Louis Leubas, Charpentier, Gaston Michel qui mourut au Portugal pendant le travail de Parisette et qui fut remplace par Derigal, Emile Andre qui etait aussi Vassistant de Feuillade, Rene Poyen, Bouboule, Jane Rollette, Greyjane et Olinda Mano. Feuillade eut aussi recours dans la seconde partie de sa carrier e au talent de Blanche Montel, Berthe Jalabert, Andree Lionel, Violette Jyl, Ginette Maddie, Alice Tissot, Francine Mussey, et a celui de Cande, Jean Murat, Joe Hamman. (3) « Histoire de Cinema » (Denoel et Steele Edit. Paris, 1935), p. 144.