Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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238 HISTOIRE DU CINEMA Soir avec, pour vedette Germaine Sodiane qui allait bientot devenir Germaine Fontanes (1919) et Zon qu'il realisa aussi lui-meme (1920). Puis ce fut UAtre. UAtre, dont Maurice Schutz, Charles Vanel et Jacques de Feraudy tiennent les principaux roles est, a plus d'un titre, une ceuvre marquante dans l'histoire de Tart cin6matographique francais. Tout d'abord parce que son scenario porte pour signature un nom nouveau, le nom d'un homme qui jouera un role interessant quoique peu bruyant, soit comme auteur, soit comme critique : Alexandre Arnoux. Intelligence aigue, tres grande souplesse d'esprit, curiosite sans cesse en eveil : telles etaient, sans parler d'une culture tres etendue, les qualites qu'Alexandre Arnoux venait mettre a la disposition du cinema. Ces qualites, qui ne couraient pas les studios, etaient precisement de celles qui pouvaient tirer le meilleur parti du nouveau moyen d'expression qu'etait le cinema, si les producteurs avaient daigne prefer un peu plus d'attention au nouveau venu et se rendre compte qu'il pouvait etre pour eux une recrue de choix. Malheureusement, Alexandre Arnoux representait ce dont ces Messieurs se m6fiaient le plus : le non conformisme. Aussi, des sa prise de contact avec eux eut-il a subir leur humeur capricieuse et toute puissante : UAtre rest a pres de deux ans dans un tiroir avant de prendre place sur les ecrans et c'est le second titre que ce film possede a retenir l'attention, car il constitue un exemple des mceurs qui regnaient encore dans les milieux industriels et commerciaux du cinema francais. Enfin, VAtre entrainait les spectateurs dans un monde auquel producteurs et metteurs en scene etaient jusqu'alors restes a peu pres etrangers : celui des paysans. Les vrais. C'etait, en effet, un tableau de mceurs paysannes dont Alexandre Arnoux avait fourni les elements a Robert Boudrioz et que celui-ci avait brosse avec beaucoup de soins et d'amour, en se tenant a egale distance de tous les poncifs et de toutes les conventions procedant soit du realisme outrancier dont l'ecole d'Emile Zola avait fait son unique loi, soit de l'espece de fadeur mise a la mode par les romans et les drames de George Sand. Entre les deux, il y avait place pour une verite humaine. C'est cette verite que Ton trouvait dans L'Atre qui degageait un parfum tres personnel et tres francais. Robert Boudrioz y affirmait une maturite de laquelle on pouvait attendre les ceuvres les plus int6ressantes (1). Malheureusement, de meme qu'il avait attendu deux ans que son £diteur consentit a sortit UAtre du tiroir, Boudrioz dut attendre encore (1) Pendant que L'Atre attendait de commence/ sa carrier e publique, son realisateur avait ete engage par la Societe A Ibatros qui riunissait a Montreuil les artistes emigres de Russie. Pour cette societe, Robert Boudrioz rialisa Tempetes dont Mosjoukine fut la vedette. (V. p. 401.)