Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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LOUIS DELLUC 253 CANUDO ET « LE 7e ART > Ricciotto Canudo est un personnage de moindre envergure. Si on voulait le caracteriser d'un mot, on pourrait dire qu'il ne fut a l'endroit de la chose cinematographique qu'un amateur, un dilettante alors que Delluc etait un professionnel dans le sens le plus large du mot. Mais comme cet amateur etait intelligent et sympathique, qu'il avait de l'allure et de l'allant, du pittoresque et de l'entregent, Taction qu'il mena, pour etre tres differente de celle de Delluc, n'en presente pas moins un r£el interet. Italien d'origine, Canudo vivait a Paris depuis de longues annees et, des avant 1914, il s'etait fait une place dans les milieux litteraires d'avant-garde. On connaissait de lui des articles, des poemes, mais on connaissait encore plus sa personne que son ceuvre et la feuille de lierre qu'il portait a la boutonniere de son veston etait celebre de Montparnasse a Montmartre. Sans attendre l'entree en guerre de son pays, il s'etait engage et s'etait bravement battu en Argonne dans les rangs de la legion garibaldienne puis il avait ete envoye a Salonique d'ou il etait revenu avec sur les manches les trois galons de capitaine et sur la poitrine l'etoile de la Legion d'Honneur et la Croix de guerre. II s'etait alors mele au mouvement futuriste de Marinetti dont il avait essaye d'acclimater en France les theories et avait decouvert le cinema pour lequel il s'etait mis a batailler dans sa revue « Montjoye » et dans tous les journaux qui, comme « Les Nouvelles Litteraires » (1922) acceptaient qu'il y parlat de l'activite cinematographique et des problemes intellectuels et artistiques que cette activite posait et qu'il en parlat avec une liberte, sur un ton et dans un style auxquels les milieux cinematographiques n'etaient pas habitues : « Le cinema est ne de la volonte et de la science et de l'art des hommes modern es pour exprimer plus intensement la vie, pour signifier, a travers les espaces et les temps, le sens de la vie perpetuellement neuve... L'ceuvre cinematographique, le film, n'est en definitive que l'exaltation la plus immediatement emoiivante de l'ecriture de la Lumiere ! (1) » En meme temps, connaissant la force des mots, Canudo decidait que le cinema serait dorenavant le « Septieme Art » et, s'etant rendu compte de l'influence des petites chapelles et de l'interet qu'il y a pour un homme intelligent a etre le grand homme d'une de ces petites cha (1) Un choix de ces articles a ete fait par Fernand Divoire et publie par les soins de celui-ci sous le titre : « L' Usine aux Images » (Etienne Chiron, edit., Paris ig2y).