Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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258 HISTOIRE DU CIN&MA velles de l'etat dame de son heroine. Pour y parvenir elle use de toutes les ressources que la technique met a sa disposition : deformations, ralenti, etc. Et, au passage, elle enrichit cette technique de proc£des nouveaux. Voici done le placide Monsieur Beudet qui nous apparatt tel que sa femme le voit : monstre grimacant bondissant sur elle, toutes griffes dehors a la facon d'un tigre pret a la devorer. Cette initiative n'aurait peut-£tre pas recu l'approbation complete de Delluc qui se plaisait a dire : « L'ecran demande, appelle, exige tous les raffinements de la technique, mais le spectateur n'a pas a savoir le prix de cet effort ; il n'a qu'a regarder l'expression et a la recevoir toute nue ou lui paraissant telle. » En recommandant cette discretion, Delluc, une fois de plus, etait en avance sur son epoque qui se laissait un peu trop facilement griser par la technique et s'abandonnait a cette griserie sans la moindre pudeur. Mais meme si l'initiative de Germaine Dulac avait 6te jugee trop hardie par Louis Delluc, elle n'en 6tait pas moins interessante et elle produisait sur le spectateur un effet d'autant plus remarquable que, a cdte de ces passages de virtuosite ou elle exprimait si fortement les ecarts d'imagination de son heroine, Germaine Dulac faisait preuve, tout au long de son film, d'un sens tres exact de l'intimite, de la vie quotidienne et du detail capable de faire comprendre la psychologie de ses personnages qu'incarnaient de la meilleure facon Germaine Dermoz et Arquilliere. L'ceuvre de Germaine Dulac possede encore une autre originalite etant le seul film d'essai dont une grande firme de production ait pris l'initiative. On retrouve, en effet, dans le generique de La Souriante Madame Beudet la signature du « Film d'Art », le « Film d'Art » de L'Assassinat du Due de Guise ! Les merites de L'Assassinat du Due de Guise n'etaient pas tels qu'on s'etait plu a les regarder en 1909, le caractere du film etant plutdt dans la mise au point que dans l'innovation. « Le Film d'Art » n'en avait pas moins donne des espoirs. Malheureusement la mise au point a laquelle ils avaient procede" avec L'Assassinat du Due de Guise avait suffi aux dirigeants de cette firme qui, des annees durant, se contenterent de fouler le meme sentier, la meme grand'route, si Ton prefere : c'avait ete le triomphe de l'adaptation sans que l'aspect cinematographique du probleme que constitue une adaptation parut meme etre envisage. Tires de drames romantiques, de comedies boulevardieres, de romans en tous genres, les films sortis des studios du « Film d'Art » se succedaient, tou jours interpreters par des acteurs aureoles d'une popularite qu'ils avaient acquise sur les scenes subventionnees aussi bien que sur les boulevards ; ils plaisaient au public pour lequel ils 6taient faits mais on ne pourrait pas en trouver parmi eux un seul qui ait apporte quelque chose a l'art cinematographique. « Le Film d'Art » avait change de mains mais, dirige par Vandal