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262 HISTOIRE DU CINEMA
de l'heure, faisant des tourn£es de conferences en province et a l'6tranger, pr^sentant des rapports aux congres, professant a l'Ecole de photographic et de cinematographie de la ville de Pahs et defendant en toutes circonstances et en tous lieux les id£es qui lui etaient cheres et notamment l'importance du rythme, qualite essentielle, selon elle, de l'oeuvre cin6matographique. Et aussi la mission — cette mission en laquelle elle croit profondement, ardemment — de comprehension de peuple a peuple et de rapprochement par-dessus les frontieres aussi bien intellectuelles que geographiques, en laquelle elle voit pour le cinema le seul moyen dont il dispose de se racheter de toutes les erreurs qu'il commet et de toutes les fautes que le forcent a commettre les commercants qui ne voient en lui qu'un instrument plus propre que les autres a leur permettre de faire fortune.
De quelque point de vue qu'on examine sa personnalite et son ceuvre, Germaine Dulac m6rite de tenir une place importante dans l'histoire du cinema. « C'est autour de sa pensee et autour de son ceuvre que se sont cristallises en grande partie les principes sur lesquels une intelligence du cin£matographe peut s'appuyer pour se grandir » a dit d'elle Marcel L'Herbier (i) et Ton ne saurait mieuxdire. Cette place doit etre toute proche de celle qu'occupe Louis Delluc au-dessus de qui on devrait, sans hesitation, la placer s'il ne Tavait chronologiquement devancee. Comme lui, en effet, elle eut des idees personnelles sur l'art cine*matographique, comme lui, et peut-etre avec plus de conviction, de foi et de tenacite que lui, car Delluc n'etait pas exempt d'un certain detachement sceptique, elle les exprima par la presse et le livre ainsique par la conference, a quoi l'auteur de « Cinema et Cie » ne se hasarda jamais, comme lui elle mit ses idees en pratique, mais moins intransigeante que Delluc elle admit que ces idees ne pouvaient pas etre erig£es en regies generates et elle accepta de travailler dans des conditions et pour des fins contre lesquelles elle menait le bon combat et cela sans renoncer pour si peu que ce fut a ses convictions non plus qu'a ses aspirations. Comme Delluc enfin, elle exerca une influence sur certains milieux cin^matographiques, influence plus profonde, plus durable que celle de son predecesseur, celui-ci etant disparu trop tot pour que son action produisit tout son effet dansun monde evoluant aussi rapidement que celui du cinema. On avait discute autour de Fievre, on se battit pour et contre La coq utile et le Clergyman et surtout pour et contre L'Etoile de Met de Man Ray et Un Chien Andalou de Bunuel qui n'existerent que parce que Germaine Dulac avait decouvert et demontre que Ton
(i) Marcel L'Herbier : « Intelligence du cinema » (Editions Corred, Paris 1946.)