Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

GERMAINE DULAC 263 pouvait faire des « films sans sujet » c'est-a-dire des films depourvus de « sujet » selon le sens que les commercants donnaient a ce mot, des films qui tendaient vers ce cin6ma pur auquel Germaine Dulac croyait avec autant de conviction profonde que l'abbe Bremond a la « po6sie pure » et dont Entr'acte de Rene" Clair est reste le plus durable, le plus cdebre exemple. Enfin, Germaine Dulac a senti tout ce que la musique et le cinema peuvent tirer d'interessant d'une collaboration intelligent e et sensible et dans ce domaine encore elle est en avance sur son epoque, bien que, plus que quiconque, elle ait fait des adeptes parce que plus que quiconque elle etait convaincue et d6sinte>essee. Et c'est en definitive a elle que « l'Avant-Garde » francaise a du son existence. Visages multiples de « l'Avant-Garde » « L'Avant-Garde » est un etat d'esprit ; c'est aussi une expression commode derriere laquelle se dissimulent des hommes et des choses si difTeVents qu'il n'est pas facile de distinguer quel en est le contenu exact. Rene Clair, par exemple, appartient a « l'Avant-Garde, » c'est indiscutable, il en fut meme un des chefs de file, un des dieux, mais il n'est pas moins evident que Marcel L'Herbier y a appartenu lui aussi alors qu'aucun de ses films n'a ete projetedans Tun ou l'autre des sanctuaires de « l'Avant-Garde ». Pour essayer d'y voir clair, le plus simple est d'examiner successivement le cas de tous ceux qui ont ete considered comme appartenant a cette fameuse « Avant-Garde ». Peut-etre parviendrons-nous a distinguer ceux de qui cette reputation est usurp6e de ceux qui y ont droit pour y avoir non seulement tenu une place mais surtout pour y avoir exerc6 une influence. Et tout d'abord ceux qui n'ont existe que pour et par « l'AvantGarde ». Et au premier rang de ceux-ci, Man Ray, photographe americain qui, avec ou sans la collaboration du poete surrealiste Robert Desnos, r^alisa plusieurs films : Emalk Bakia, Le Retour a la Raison, Le Chateau du De et surtout L'Etoile de Mer qui merite sans doute d'etre regarde" comme le chef-d'oeuvre du surrealisme cin6matographique. Robert Desnos qui signa le scenario de ce film avait fort bien compris que si un artiste, las du realisme et desireux de s'en evader, cherchait les moyens d'expression capables de l'aider a materialiser son reve, c'^tait, mieux que partout ailleurs, au cinema qu'il pouvait les trouver. Man Ray qui possedait toutes les ressources de son metier lui prouva peVemptoirement qu'il ne s'etait pas trompe en composant quelquesunes des plus belles, des plus eVocatrices, des plus poetiques images qui aient jamais £te fixers sur la pellicule sensible. Ces images tiraient