Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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JEAN EPSTEIN 275 Epstein accepta, pensant trouver la un climat plus artistique que celui dans lequel il avait jusqu'alors travaille ainsi qu'une liberte plus grande. Le premier essai qu'il fit a Montreuil ne fut pas des plus heureux. II s'agissait pourtant d'un. film appartenant a un genre repute facile : 1'aventure. Mais Jean Epstein avait-il ce qu'il fallait pour reussir dans ce genre facile et puis le scenario du Lion des Mogols avait-il les qualit es elementaires d'un veritable film d'aventures ? Enfin Le Lion des Mogols avait ete entrepris a la demande de la grande vedette de la maison, Ivan Mosjoukine, qui y voyait un beau role pour lui (et Ton sait quelles erreurs commettent les vedettes quand elles obeissent a des considerations de ce genre et a. quelles erreurs elles entrainent ceux qui les suivent, souvent a leur corps defendant, dans ces voies) et qui, une fois n'est pas coutume, se trompa ici lourdement. Une collaboration Jean Epstein-Ivan Mosjoukine etait-elle d'ailleurs possible ? Grand artiste, de formation profondement slave et d'expression purement romantique, Ivan Mosjoukine avait une personnalite trop forte et trop eloignee de celle de Jean Epstein pour que ces deux personnalites pussent s'accommoder l'une de l'autre. En outre Mosjoukine avait des idees sur le cinema — des idees toujours'interessantes, on doit le reconnaitre, meme quand elles etaient discutables — et il cherchait a les imposer aux metteurs en scene de tous les films dont il etait l'interprete. Mais si intelligent qu'il fut, il n'etait pas homme a s'apercevoir que ce qui etait possible quand il travaillait avec ses compatriotes Volkoff et Tourjansky, ne l'etait pas avec Jean Epstein. Le resultat de ce malentendu fut un film qui, malgre une course en auto dont certains n'ont pas craint de comparer le dynamisme et la maitrise technique a la « chanson du rail » de La Roue, est bien probablement le moins bon de ceux que signa Jean Epstein et bien certainement le moins bon de ceux dont Ivan Mosjoukine fut le vedette. L'exp6rience ne fut pas renouvelee, la direction des studios de Montreuil ayant compris qu'un homme comme Epstein ne pouvait s'accommoder d'aucune collaboration, fut-elle occulte, fut-elle d'un grand acteur et que le plus sage etait de lui accorder la liberte dont il avait besoin. C'est dans ces conditions que naquit L'Affiche. On a trop souvent ete exagerement severe pour ce film dont Bardeche et Brasillach ont dit qu'il est « un melo assez sommaire et assez pr^tentieux ». Que le sujet de L'Affiche soit un sujet de melodrame : possible. Mais pas plus que celui de Cceur Fidele dont personne ne conteste qu'il a fourni un film de grande valeur et de profonde originalite, car l'art cinematographique qui se cherche en est encore a la periode ou la forme l'emporte sur le fond. Que ce melo soit sommaire : possible encore. Mais le cinema ne s'accommode-t-il pas mieux de simplicit6 que de complication et un sujet, surtout quand il est exploite par un