Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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278 HISTOIRE DU CINEMA encore ose* le faire les principes de Dziga-Vertoff, il se passa completement d'acteurs professionnels et n'eut recours pour animer ses personnages qu'a des pecheurs et des ramasseurs de goemons. Mais si audacieux, si logique avec lui-meme qu'il s'y montrat, aucun de ces films ne permit a Epstein d'aller au dela de ce que Ton savait d6ja de lui, a savoir qu'il etait plus intelligent et qu'il savait tirer de l'instrument qu'il avait en mains un peu plus que la majorite de ses confreres. Malheureusement, en montrant avec toute la precision dont le cin6ma est susceptible, ce que, dans sa nouvelle, Paul Morand se contentait de suggerer, Jean Epstein ne r^ussissait pas a demontrer que Ton pouvait faire des films capables de satisfaire pleinement les vrais intellectuels pas plus qu'il ne parvenait a ressusciter, sous des apparences francaises, c'est-a-dire en le debarrassant de ses exagerations et de tout ce qu'il comportait de mauvais gout, le defunt « caligarisme ». Quant au realisme, on savait depuis longtemps comment il se manifestait cinematographiquement et meme quel tort il avait fait au cinema, mais ce n'etait pas dans ses voies que souhaitaient le voir s'enfoncer ceux qui d^siraierit que le cinema se renouvelat. Ce n'etait d'ailleurs pas le realisme qui representait l'ideal a atteindre aux yeux de l'homme qui avait 6crit (i) : « Le cinema est le plus puissant moyen de poesie, le plus reel mo3^en de l'irreel.» Et si Epstein, avec Finis Terrae donnait un tel gage aux partisans du realisme cinematographique, c'etait peutetre tout simplement qu'il voulait tenter sa chance dans tous les domaines et montrer aux industriels et commercants qu'il pouvait faire aussi bien — mieux ! — et moins cher que ceux pour qui en dehors du realisme il n'y avait pas de salut. Si Ton ajoute que pour aucun de ces films, Epstein n'eut a sa disposition les moyens materiels qui lui etaient indispensables — sa vie fut une lutte ininterrompue contre les hommes et contre l'argent — qu'il trouva rarement les collaborateurs dont il avait besoin, que, particulierement — a l'exception de Debucourt et de Charles Lamy qui etaient remarquables dans La Chute de la Maison Usher — il ne rencontra jamais, en dehors de ses films commerciaux les acteurs capables de le servir comme il le meritait et qu'enfin il etait trop independant pour entretenir autour de lui un chceur de thuriferaires prets a entonner en toute circonstance ses louanges, comme savaient si bien faire quelques autres, on comprendra pourquoi Jean Epstein n'a pas plus sa veritable place dans l'histoire de « l'Avant-Garde » que dans celle de la production commerciale. Pour beaucoup, sinon pour tous ceux qui connaissent son nom, ce nom reste attache a Coeur Fidele — ce qui n'est deja pas (i) « Cintma », (igzi).