Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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ABEL GANCE 325 double aspect de sa personnalite, Abel Gance ne s'en liberera que difficilement et lentement, quelle que soit la vivacite des critiques qui lui seront a ce sujet adressees : nous le retrouverons, en effet, tenant un role dans Napoleon comme dans La Fin du monde et, pendant des annees il ne realisera que des scenarios composes par lui. (Ilfaudrala crise provoquee par l'irruption du « parlant » dans la vie cinematographique francaise et l'echec de La Fin du Monde pour qu'il consente, non sans une longue et meritoire resistance, a travailler sur une matiere qui lui soit etrangere.) Cette volonte bien arretee de ne pas chercher son inspiration ailleurs qu'en lui-meme, de travailler sans collaborateurs, Abel Gance n'est pas le seul a l'avoir manifested a la meme epoque : HenryRoussell, Marcel L'Herbier et Louis Delluc — exemples d'autant plus significatifs qu'ils viennent d'hommes aussi differents que possible — avaient vu les avantages de cette methode mais alors que le premier reussissait a imposer sa facon de voir par l'habilete avec laquelle il assurait a ses films des succes commerciaux aussi grands que s'il eut choisi ses sujets parmi les ceuvres les plus populaires de la scene ou de la librairie et que le second, moins habile qu'Henry-Roussell et moins entete qu'Abel Gance, etait oblige de recourir a la collaboration d'Emile Zola, de Charles Mere, d' Henry Bernstein, l'auteur de J* accuse! se voyait reprocher cette preuve d'intelligence et de personnalite comme une intolerable manifestation de son impudent orgueil. Mais il laissait dire et continuait a refuser tout ce qui d'une facon ou d'une autre l'aurait limite dans la libre expression de sa personnalite. Peut-etre d'ailleurs n'aurait-il pas fallu pousser beaucoup Abel Gance pour l'amener a declarer que ce qui l'interessait avant tout dans le cinema c'etait la possibility que celui-ci lui offrait de faire ceuvre d'ecrivain : hypothese peut-etre osee mais qui pourrait assez facilement trouver sa justification dans tout ce qu'il y a de litteraire et surtout de manifestations de gout pour la litterature dans ses scenarios. Trop souvent Abel Gance scenariste — ou plutot Abel Gance ecrivain — a fait du tort a Abel Gance homme de cinema, mais ses detracteurs ont eu tort d'une part d'attacher plus d'importance a ses scenarios qu'a la facon dont il les realise — au fond qu'a la forme — et d'autre part de ne pas admettre qu'il ne lui est possible de s'exprimer de facon interessante que s'il travaille sur des idees et des sentiments lui appartenant en propre (1). (1) Les films qu'il a du realiser dans les premiers temps du parlant, sur des scenarios dont il n' etait pas l'auteur, qu'il s'agisse d' adaptations d' ceuvres litter aires ou thidtrales : Le Maitre de Forges, Le Roman d'un jeune homme pauvre, La Dame aux Camelias, Poliche (G. Ohnet,