Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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326 HISTOIRE DU CINEMA « La Roue » : Naissance d'un Lyrisme Cinematographique Cette importance, donn£e par Abel Gance a ses scenarios, La Roue plus encore que J' Accuse ! en fournit la preuve. De ce film, Bardeche et Brasillach ont dit qu'il est « avec Intolerance de Griffith et Les Rapaces de Stroheim un des monstres du cinema. Mais un monstre d'une importance presque unique ». Ce scenario a, en effet, quelque chose de monstrueux, mais bien plus dans le sens que Ton est tente de donner a ce mot apres a^oir lu Les Miserables que dans celui qu'il prend si on l'applique a Intolerance ou aux Rapaces, le film de Griffith n'etant en rien monstrueux, mais seulement d£mesure ou plut6t hors des mesures habituelles a une oeuvre cinematographique et celui de Stroheim £tant indiscutablement monstrueux par les personnages qu'il nous presente et les sentiments qui possedent ces personnages, ce qui n'est pas le cas de La Roue, une fois admis que son metrage depasse quelque peu celui des films qui composent ordinairement les programmes, ce qui n'a rien de monstrueux. Les Miserables, au contraire, ont quelque chose de monstreux non pas a cause de leurs dimensions — le romanfleuve n'est pas une innovation contemporaine — mais par leurs pretentions : pretention de faire accomplir au lecteur le tour complet d'une societe" et d'etablir un systeme philosophique et social sur un fait divers. Si La Roue a quelque chose de monstrueux, c'est par des pretentions du meme genre, d'ailleurs assez confuses. Le scenario de La Roue conte l'histoire d'un m6canicien de chemin de fer qui, parmi les debris d'un wagon du train qu'il conduit et qui a deraille, trouve une fillette dont les parents sont morts. II adopte l'enfant, l'eleve a cote de son propre fils et quand elle est devenue une jeune fille, les deux hommes, le pere et le fils, s'eprennent d'elle en meme temps. Un ingenieur se presente au bon moment pour mettre fin a cette rivalite et il epouse la jeune personne. Mais quelques malheurs ayant fait autour d'eux place nette, le mecanicien — qui entre temps est devenu aveugle — retrouve la jeune personne qui l'aidera a achever une vie que la fatality les a empeches de faire ensemble. Ce drame — la rivalite du pere et du fils — aux p^ripeties quelque peu arbitrages auxquelles se sont deja complu tant d'ecrivains, O. Feuillet, A. Dumas fils, H. Bataille) ou d'un scenario original : la Lucrece Borgia que Leopold Marchand imagina pour Edwige Feuillere, semblent bien prouver — et le Beethoven qu'il rdalisa a la mime dpoque sur un scenario de lui vient renforcer cette opinion — qu'il ne travaille a son aise que s'il n'a pas d' autre collaborates que lui-rnSme.